Les Pèlerins d'Yssel

Les Pèlerins d'Yssel

dimanche 3 février 2013

Princesse et chevalier : un amour... impossible (?)

Pour vous réchauffer en ce mois de Février et parce que la Saint valentin approche, voici un nouvel extrait du Tome 1 des Pèlerins d'Yssel, et un peu de musique pour être davantage inspiré !


   "Plus le capitaine Howen se rapprochait de la princesse, et plus [...] il était attiré par elle comme un aimant. [...] devant une grille au-delà de laquelle luisait une lumière bleuté. Il poussa la porte et avança d’un pas dans la semi-obscurité. A la lumière des bulbes exotiques, il découvrit la chapelle à moitié immergée. Il n’eut pas le temps de s’extasier car il entendit les clapotements soulevés dans l’eau par quelqu’un qui nageait. Se retranchant dans les ombres plus profondes de l’entrée, il se dissimula au baigneur qui glissait vers lui. Craignant d’être découvert, son cœur se mit à battre, lorsqu’il vit deux mains se poser sur le parapet. Prenant appui sur elles, le nageur se hissa hors de l’eau. 
     Ignorant tout de la présence du chevalier, Elvire se leva et tordit ses cheveux entre ses doigts pour les essorer. Les lèvres de Scid s’ouvrirent d’étonnement lorsqu’il reconnut sa princesse. Il avait douté d’avoir retrouvé la jeune fille lorsqu’il avait vu cette belle naïade s’étirer en sortant des eaux. Ses joues s’empourprèrent lorsqu’il réalisa qu’elle était nue. Mais quoi qu’il tente, il ne pouvait détacher ses yeux de cette vision. Ce n’était plus la petite adolescente chétive qui se tenait devant lui, mais une jeune femme sublime. Comment avait-elle pu changer, s’épanouir ainsi en seulement deux semaines ? S’il avait posé cette question à Sirèn, le maître-Mort se serait esclaffé : « Il était temps, n’est-ce pas ? C’est magique ! »
     Comme tout jeune homme observant un corps féminin, nu et ruisselant d’eau, Scid sentit une bouffée de désir monter en lui et le clouer sur place. Sa langue caressa son palais lorsque se penchant pour ramasser sa serviette de bain, Elvire lui dévoila ses beaux petits seins en forme de poire. Lorsqu’elle s’essuya les hanches, Scid se retourna d’un bloc. Il quitta le tunnel en tâchant de ne pas se faire repérer à cause du bruit. Lorsqu’il fut assez éloigné de la princesse, il s’enfuit à toutes jambes. Courant en quête de la surface comme d’une rédemption, il était trop surpris de ce qui lui arrivait pour se sentir coupable. Il aurait dû avoir honte : en tant que jeune homme bien élevé, lorgner une jeune fille nue à son insu – et une altesse royale de surcroît ! – était impardonnable ! Ce qui le surprenait, ce n’était pas tant le désir qu’il avait éprouvé, mais surtout les sentiments qui s’étaient soulevés avec. Son cœur frémissait tout autant que son sexe et d’impétueuses pensées ajoutaient à son trouble. Au retour de Brillian, aurait-il la possibilité de rester proche de la princesse ? Lui accorderait-elle toujours une place dans son affection ? Si elle n’avait plus besoin de lui pour aller mieux, voudrait-elle de lui pour davantage s’épanouir ? Malgré les interdits, pouvait-elle avoir envie de lui, un jour ? Quel goût pouvait avoir ses lèvres, sa peau ? Il gémit. Il avait suffi d’une seule fois pour que tout bascule et c’était maintenant trop tard. Sa crise de jalousie envers Sirèn… Son ardeur à vouloir la retrouver pour mettre fin au vide de son absence… La passion provoquée par la vision de ses atours de femme… [...] Non ! Il ne pouvait pas être tombé amoureux de la princesse - il n’avait pas de tendances suicidaires. Il ricana nerveusement. C’était un coup classique, celui de la romance entre le preux chevalier et la damoiselle sans défense. Ou encore, l’histoire du guérisseur et de la patiente... Allons ! Manquait-il d’originalité à ce point ? Son cœur était pur, mais qu'en était-il de ce désir impromptu ? Et bien il s'agissait d'une envie, rien d'autre. Pas de quoi culpabiliser ni d’en faire tout un drame ! Il avait eu une réaction naturelle, comme tout jeune homme en bonne santé et face à un corps féminin dénudé et très sensuel. Voilà, fin de l’incident !
    [...] Etait-il possible d’être à la fois premier-chevalier et amant de son Héritière ? Les maîtres-Mort autorisaient-ils de telles… dérives ? Oh ! Puisse Brillian revenir vite pour le libérer de ce dilemme ! Non, se défendit soudain le chevalier, enfiévré. Que Brillian ne revienne jamais pour le séparer de sa princesse ! Tremblant de confusion, Scid reprit sa garde devant la porte d’Elvire.
Avez-vous trouvé votre princesse ? demanda l’un des Gardiens du Vide. [...]
– Oui, répondit-il. (Et il ajouta pour lui-même :) J’ai trouvé bien plus qu’une princesse. J’ai peut-être trouvé celle que j’aime."
Les Pèlerins d'Yssel, tome 1 : Les Pécheurs, chapitre 21.


Merci pour votre lecture et votre écoute !
A très bientôt !

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