Les Pèlerins d'Yssel

Les Pèlerins d'Yssel

mardi 9 juin 2015

Entretien pour Des Encres sur le Papier

Bonsoir à toutes et à tous !

Voici une nouvelle interview réalisée par Fabien, chroniqueur du blog Des Encres sur le papier, et que je remercie encore pour son enthousiasme, sa gentillesse et son originalité ! Puissent ses projets et ses lectures avoir de beaux jours devant eux !

L'interview :

Parlez-nous un peu de vous Linden Oliver...


D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ?

Depuis ma plus lointaine enfance. D'après une maîtresse de maternelle retrouvée récemment, dès que j'ai su former des lettres je ne pouvais plus m'arrêter de faire des lignes. Mes parents, professeurs d'anglais et d'histoire, m'ont abreuvée de légendes et de mythes du monde, fertilisant mon imagination. En primaire je publiais des petites histoires dans le journal du lycée. A la mort de mon père, lors de mes 13 ans, j'ai entamé un roman comme but pour vivre et comme exutoire pour faire mon deuil. La passion de l'écriture est née d'une soif de survivre, de dépasser ma douleur et de donner un sens au monde brutal et absurde de mon adolescence d'orpheline. L'écriture était un peu la béquille de mon âme, mais aujourd'hui c'est mon tremplin ; grâce à ça je suis enfin moi-même. Ma vie est enfin à l'endroit.

Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ?
Margaret Weis et Tracy Hickman, R.A. Salvatore, Anne McCaffrey, Mercedes Lackey, Anne Rice, Terry Pratchett et Robin Hobb. L'univers de Tolkien aussi, même si je n'ai pas pu tout lire (Tom Bombadil m'a achevée! )
Et non, je n'ai ni ou ni vu le Trône de Fer. L'ennui, c'est que je suis une vraie éponge ; depuis que j'écris, je ne peux plus rien lire en fantasy au risque d'écrire dans la même "musique", le même style, le même rythme grammatical et le même vocabulaire. Idem pour regarder des séries, j'ai horreur d'être "contaminée" par des images qui ne sont pas les miennes.

Parmi tous vos romans, de quels personnagesêtes-vous le plus proche ? Pourquoi ?
Dans "Les Pèlerins d'Yssel", il y a un peu de moi adolescente en Elvire : la jeune fille qui se cherche (intimement et socialement) dans un monde hostile; elle est très centrée sur elle-même mais parce qu'elle est cernée par de constants échecs de compréhension et de communication avec les adultes tout autour.
J'ai déposé dans le personnage de Moéva mes angoisses, mes hantises. Les thèmes de ce personnage sont un lourd passé, la perte, le deuil de soi-même et des proches, et aussi l'épuisement psychique de la douleur intérieure. Moéva est une héroïne qui survit pour être digne de sa légende mais elle n'a plus foi en grand chose. Mais si j'ai pu retrouver l'espoir, alors elle aussi... 
Je suis en train de finaliser un roman que je destine à l'auto-édition (une parenthèse légère entre deux tomes des Pèlerins d'Yssel) et le héros, le Seigneur Karolân d'Endor, est un peu l'homme que j'aurais voulu être, si la nature en avait décidé autrement à ma naissance :) Un vrai gentleman !

Comment vous sentez-vous à l’approche
de la sortie d’un de vos livres ?
J'ai tout d'abord publié les deux premiers tomes des Pèlerins d'Yssel en auto-édition. J'étais fière et inquiète à la fois, surtout en découvrant quelques coquilles dans le récit. Puis les éditions La Bourdonnaye m'ont contactée peu de temps après ; le directeur éditorial Laurent Bettoni avait lu les premières pages disponibles sur Amazon, ça lui a plu alors il m'a proposé un contrat. La moitié du premier tome des Pécheurs est sortie le 22 Avril et là, j'étais surexcitée. J'avais enfin ma revanche sur ceux qui me disaient que je ne serais jamais écrivain, ceux qui prétendaient qu'aucune maison d'édition ne voudrait de moi puisque je m'étais "écartée" du système avec l'auto-édition, genre brebis galeuse. Je crois que j'ai fait la "danse de la victoire" tous les matins la semaine avant la sortie du livre et ensuite à chaque fois qu'une chronique était publiée. Je remercie encore ma maison d'édition et les blogueurs pour leur confiance et pour leur intérêt dans mon œuvre.  Vivement la sortie du deuxième tome, qui est en fait la seconde moitié des Pécheurs. 

Comment réagissez-vous faceaux critiques négatives ?
Je me remets un temps en question ; j'essaie de démêler les vraies critiques constructives des égos mal placés. Quand vous êtes publié vous faites beaucoup de jaloux. Puis je me souviens qu'il y a beaucoup plus de critiques positives en comparaison. Mon œuvre est très personnelle donc elle ne peut pas être consensuelle. Elle ne peut pas être comme tel autre roman ou telle autre saga de Fantasy. Et puis j'ai le soutien de mon mari, mon premier fan. Il tient à connaître la suite de mes histoires, et je lui dois bien ça. Au final, pourquoi s'embêter avec des relations néfastes, des débats stériles et des cœurs qui vibrent d'une mélodie contraire ? La vie est si courte et si fragile... Une mauvaise critique, c'est comme la pluie, il faut laisser glisser et le soleil revient toujours. 


Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Je suis encore à mes débuts. Je ne suis pas digne, je pense, de collaborer avec de grands auteurs. De plus je suis exigeante, perfectionniste, indépendante, passionnée, franche, râleuse... Et j'ai peur d'être déçue par ceux en qui je place ma confiance car je suis une femme entière. Je manque un peu de sagesse parfois, heureusement que mon mari est plus diplomate ! C'est très difficile de faire alliance avec un vrai artiste sur le terrain de la passion qui lui est chère.  Peut-être que j'envisagerais une collaboration sur mes vieux jours, quand je n'aurais plus rien à prouver, qui sait... À la rigueur pourquoi pas avec des graphistes et destinateurs plutôt qu'avec des écrivains ? J'adorerais faire un livre style "carnet de voyage" pour présenter le monde d'Adir où se déroule l'histoire des Pèlerins d'Yssel.

Cela a-t-il été compliqué de faire publier
votre premier manuscrit et comment 
cela s’est-il passé ?

J'ai présenté le premier tome des Pèlerins d'Yssel (entier, soit 25 chapitres en 500 pages) à une quinzaine de maisons d'éditions. J'ai eu 5 réponses,  toutes négatives, mais une seule dans le lot était argumentée et m'encourageait à poursuivre mes recherches, car ce n'était pour eux pas la qualité de mon travail qui était en cause mais le fait que mon œuvre était trop ambitieuse pour une petite maison comme eux. En effet, je prévois 8tomes pour les Pèlerins d'Yssel, ce qui en fera 16 minimum pour La Bourdonnaye qui les scinde en 2 à 3 volumes ! Et puis j'ai reçu dernièrement, 3 ans après mes premières démarches et 1 mois après la sortie du tome 1a, une réponse d'une maison qui me disait que rien n'allait et qu'il fallait que je fasse du "Trône-de-fer-like". Tout ce qu'ils n'aimaient pas, mes chroniqueurs adoraient. Allez comprendre... Je crois que le sens du  commercial ne fait pas de bien à tout le monde.
Devant mes premiers refus je ne me suis pas laissée décourager : j'ai auto-édité les 2 premiers tomes des Pèlerins d'Yssel en 2012 et 2013. J'ai engagé une graphiste professionnelle, Clémence de Chambrun, pour la couverture et la carte géographique. J'ai eu quelques ventes. Je me suis intégrée au réseau des auteurs indés. Et je me suis fait contacter par Laurent Bettoni. Ma première victoire a été d'être contactée par une maison d'édition alors que j'aurais pu continuer sans. Mais c'est vrai qu'en auto-édition, l'auteur est le seul à faire la promo de son œuvre et je ne pouvais pas m'y consacrer à plein temps. Ma seconde satisfaction, c'est que Laurent Bettoni, directeur éditorial de La Bourdonnaye est un écrivain, connu dans le genre du polar. J'ai donc été contactée et jugée, si je puis dire ainsi, pair un pair et par quelqu'un qui ne connaissait rien à la Fantasy mais qui a été conquis par mon style, l'histoire et l'univers (tous originaux) que je proposais. 

Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ?
Chaque fois que je finis un chapitre, je le corrige puis je le fais relire à mon mari. Il est mon correcteur, mais aussi mon conseiller. Il vérifie l'orthographe, la grammaire, le style, les incohérences scénaristiques, le réalisme, ect... Puis lorsque j'ai fini un roman, je le fais lire à ma mère et à un ou plusieurs amis. Le plus dur, c'est la chasse aux coquilles. On est tellement pris dans l'histoire qu'on ne voit plus les lettres ou les petits mots qui manquent... Les accords... Les petits accents et petits doublements de consonnes qui vous changent le sens d'un mot... Hum !
Heureusement, Laurent Bettoni et une correctrice professionnelle relisent aussi, avant de m'envoyer les corrections définitives. Pour mon prochain roman auto-édité j'ai eu la chance de rencontrer un correcteur semi-pro grâce auquel, je l'espère, tout sera (presque) parfait !

Quels sont vos projets ?
J'aimerais parvenir à vivre de mes écrits et à me consacrer uniquement à eux. Aujourd'hui je suis encore bien occupée par un job à un plein temps, et il m'est difficile de me poser et de créer avec la fatigue et le manque de temps. J'enrage de ne pouvoir être écrivain que deux jours par semaine, et encore, car je ne peux pas consacrer la totalité de mes jours de repos à l'écriture hélas ! Ensuite, j'aimerais que mes romans soient traduits en anglais et diffusés dans le monde entier ! Il y a aussi ce projet de "carnet de voyage" qui me permettrait d'illustrer mon énorme lexique du monde d'Adir... Et puis bien sûr, il y a encore toutes ces sagas à finir. 

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ?
J'ai mis tout mon cœur et mon âme dans ce roman, cette saga. J'ai mis un soin particulier à la construction de l'univers et de l'intrigue. J'ai essayé de mettre dans cette histoire les sentiments, les émotions, les questionnements et les éclairages qui dans mes propres lectures m'avaient aidée à me re-contruire. Je n'ai pas cherché à faire comme ce qui marche actuellement. Je n'ai pas suivi de cours ou de méthode pour écrire, je suis juste mon imagination, ma passion et les encouragements de mes proches. J'ai essayé de rester libre. Bien sûr, il est impossible d'être sans influences, mais je pense avoir trouvé un bon équilibre.
Les premiers blogueurs qui ont parlé de mon roman semblent avoir beaucoup aimé l'univers et le style. J'ai regroupé leurs chroniques sur mon blog, où vous trouverez aussi d'autres articles décrivant mon univers et mes inspirations :http://linden-oliver.blogspot.fr/

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