Les Pèlerins d'Yssel

Les Pèlerins d'Yssel

dimanche 29 décembre 2013

Les Pèlerins d'Yssel : les commentaires des lecteurs !


Cet article regroupe les commentaires gentiment postés par mes lecteurs sur les site d'Amazon et de Babelio, à propos des premiers tomes de la saga épique des Pèlerins d'Yssel, lorsque ceux-ci étaient en auto-édition. Encore merci à eux pour leur partage et leur contribution !

 Par SHildegarde, le 05 Novembre 2012 (Babelio et Amazon, kindle)
   L'un des meilleurs romans d'heroic fantasy que j'ai jamais lu !! Bravo à l'auteure qui a le même talent que Tolkien. Une écriture puissante, sensible et juste, des personnages hauts en couleur qui ne laissent jamais indifférents, une héroïne attachante et hors du commun, une intrigue sophistiquée, pleine de suspense et d'aventures, menée d'une main de maître, un univers à la fois merveilleux et sombre où l'auteure nous emmène et que l'on quitte à regret lorsque l'on tourne la dernière page ! Je recommande vivement ce livre époustouflant et j'attends avec impatience la suite !

Par Annie, le 14 Novembre 2012 (Amazon, kindle)
   J'ai découvert par hasard ce roman de fantasy et je dois dire que je suis sous le charme !! Quelle prouesse d'écrire un pareil récit ! Je suis restée scotchée du début à la fin. Le style est élégant et très agréable à lire. L'histoire est captivante avec des personnages fouillés psychologiquement juste comme il faut ! Bref, une très belle découverte dont je recommande la lecture !! Vous ne serez pas déçus !

Par Vincentius, le 25 Novembre 2012 (Babelio)
   Inconditionnel des grandes épopées médiévales fantastiques, c'est toujours avec exigence que je me lance dans un nouvel univers de fantasy. Et je dois dire que ce fut une très belle découverte que celle des Pèlerins d'Yssel. Au fil des lignes et des paragraphes, on retrouve d'abord ce qui fait qu'on aime ce style : de belles descriptions envoutantes, des intrigues bien construites, de l'action et des aventures haletantes, le tout servi par une écriture vive et agréable (mention spéciale pour les dialogues, souvent savoureux !). Au-delà de ces fondamentaux, le monde construit par l'auteur est très abouti, très fouillé, et possède une véritable originalité, qui lui donne sa personnalité propre. Les personnages sont complexes car humains, les villes respirent leur passé ancien, et l'auteur rappelle souvent au lecteur l'histoire de son monde : bref, un univers qui vit, et qu'on a envie de mieux connaître. En bref, une évasion très agréable et souvent profonde au travers de ce premier tome des pèlerins d'Yssel ! Vivement la suite !

Par MarianneR, le 26 Novembre 2012 (Babelio)
   Un roman d'heroic fantasy extraordinaire !!! Je pensais que ça existait plus vraiment aujourd'hui. L'auteure Linden Oliver a su construire un univers époustouflant, d'une grande richesse animé d'un soupçon de complexité qui capte immédiatement notre attention sans jamais lasser !! Quelle prouesse d'écrire une telle histoire pleine d'évènements, de rebondissements servie par des personnages contrastés et attachants !! Quel talent !! Je ne peux que vous en recommander la lecture, vous serez sous le charme ! 

Par Emilie, le 8 Janvier 2013 (Amazon, broché)
   Je suis partie avec Moéva en voyage ! Livre à conseiller à tous les fans de belles aventures. C'est un excellent livre et j'ai hâte de trouver le second tome.

Par Lina Carmen, le 21 mai 2013 (Amazon, kindle)
 Je me suis plongée avec délice dans ce monde fantastique mais à la fois réaliste. Réaliste car les personnages sont très bien construits. Les héros sont torturés, les méchants ne sont pas toujours aussi mauvais, bref, on retrouve toute la contradiction de l'être humain. Les personnages ont donc une profondeur attachante. L'histoire est très bien construite également même si je trouve le début un peu long. On n'arrive pas tout de suite dans le vif du sujet. Mais une fois qu'on y est, on n'en décroche plus ! J'ai été très déçu lorsque je suis arrivée à la fin. Mes interrogations restent sans réponse ! J'attends donc le second tome avec impatience.

Merci encore !
Bonne lecture et à très bientôt !

mercredi 25 décembre 2013

Les Pèlerins d'Yssel, tome 2 : les Vengeurs.

    Le tome 2 des Pèlerins d'Yssel : Les Vengeurs est paru tout d'abord en auto-édition, sur Amazon, en 2013 ( pour mes 30 ans !). Suite à mon contrat signé avec les éditions La Bourdonnaye, il est réédité en trois parties, en format numérique et broché, disponibles chez tous les libraires. Chaque exemplaire contient un lexique des personnages et une carte géographique du monde d'Adir.
     Embarqués dans une véritable course contre la fin des temps, les personnages devront puiser en eux le courage et les forces nécessaires pour sauver les êtres qui leur sont chers ou survivre à leur disparition.


    (Article en cours de mise à jour).

    Bonne journée, bonne lecture à vous, et à très bientôt !




Bonus :

  Voici pour mémoire ce qu'étaient la couverture et le résumé des Vengeurs lorsqu'ils étaient disponibles en auto-édition :

   La couverture est toujours exécutée par la talentueuse Clémence de Chambrun. Mon mari a servi de modèle pour le portrait du guerrier. La réalisation de travail a souffert de nombreuses péripéties ; je remercie encore mon amie Clémence pour
son professionnalisme et son indéniable talent. Puisse notre collaboration perdurer et donner de plus beaux projets à l'avenir !

   Ceux qui ont lu le tome 1, les Pécheurs, reconnaîtront certainement les deux personnages... Voici l'extrait dont l'illustration s'inspire :
   " Puis, presque inopinément, comme par miracle, un rayon de soleil rouge perça les nuages et illumina les environs, révélant en contrebas la rivière Cyxie et le pont qui l’enjambait. Le cœur gonflé de soulagement, l’avellien franchit les derniers mètres qui lui manquaient pour atteindre le seuil de l’escalier. Les jambes tremblantes, il s’étira. Sa nuque et son dos craquèrent. Bizarre. Il leva les yeux vers le ciel. La pluie dense avait cédé la place à un fin crachin. L’air était devenu plus fluide et lumineux. On entendait toujours la plainte grave et lointaine du Sul-Baal éveillé. L’avellien soupira de soulagement en estimant le danger dépassé.
     Près du sol, le grondement du lycän couvrit soudain celui de l’éruption. L’homme baissa les yeux sur Mord-Nuit. Babines retroussées, oreilles plaquées en arrière, la bête courbait l’échine, aplatie sur le sol, prête à bondir. Encore troublé par la difficile descente, le Meneur se tourna, le regard flottant comme dans un rêve, vers l’ennemi que la créature cherchait à dissuader. La vision qui fut renvoyée à son esprit lui causa un choc violent. Un elfe ! Son instinct lui commanda immédiatement d’invoquer sa lame de météore et de se mettre en garde. Tandis que ses doigts se refermaient sur le manche de son épée et que ses genoux fléchissaient, il jaugea son adversaire.
      Un chevalier noir se dressait à l’autre extrémité du pont aux Priants. Il arborait l’armure en mithril sombre des prétoriens du Dernier Roi légitime des elfes. Son allure hiératique indiquait clairement qu’il ne laisserait personne passer sans combattre. [...] En un éclair, il pouvait être prêt à charger. [...] Etait-ce un fantôme ? Un oublié de la Vallée Secrète ? L’avellien ne sentait aucune vie vibrer à l’intérieur de l’armure et pourtant, il voyait très clairement les doigts de plate bouger sur le manche du fauchard. Il y avait donc bien un esprit qui hantait cette armure, mais par quel miracle l’âme et le mithril étaient-ils liés ? Pour un avellien, son armure était l’enveloppe ultime de son âme. Mais à voir ce chevalier, il était manifeste que son armure et son essence n’étaient pas solidaires à l’origine. L’avellien s’humidifia les lèvres. Le mystérieux gardien du pont attisait sa curiosité. Il n’y avait pas de doute, ce guerrier était ici pour lui.
      De telles rencontres épiques avaient créé des légendes : le chevalier noir et le paladin, ou d’un côté du pont l’initiateur du rite de passage, validateur du combat à venir, et de l’autre côté le preux qui devait lui prouver sa valeur. La rivière Cyxie matérialisait la frontière entre l’ancienne et la nouvelle vie du Meneur des Loups. [...] Derrière lui, Mord-Nuit gronda de plus belle. "

Les Vengeurs, les Pèlerins d'Yssel : tome 2, chapitre 5 "Paladin et Chevalier Noir".


   Résumé originel : Yssel, l’étoile souveraine du firmament, se meurt inexorablement. Alors que son influence divine décline, le royaume d’Abhorn est ébranlé, en proie à de nombreuses et terribles menaces. A l’Est, les épidémies ravagent la population abandonnée par ses gardiens surnaturels. Profitant de la confusion générale, les rebelles lunarels s’enhardissent. De noirs complots se tissent au cœur même de la cour royale. Qui sera la prochaine victime de ce spectre implacable qui hante le palais?

     Chevauchant à bride abattue, le Meneur des Loups tente de rejoindre à temps la princesse Elvire. Saura-t-il surmonter les épreuves imposées par les Gardiens du Vide, alarmés par la disparition du général Brilliân ?

   Moéva d’Arézar, élue malgré elle pour sauver Yssel, s’élance sur les routes coupées par l’hiver et les maladies. Au fil de son périple, ses espoirs s’amenuisent et le nombre de ses ennemis s’accroît. Seule face à l’adversité, elle n’aura pas d’autre choix que de faire couler le sang !

samedi 21 septembre 2013

Des dragons, sinon rien.

     J'adore les dragons. Aucune créature mythologique n'a autant de noblesse et de classe. (Si tu penses à une licorne, change de blog.)
   
    Ah ! Les dragons ! Je rêve souvent que je suis l'un d'eux, que je vole haut dans les cieux et que je pulvérise mes ennemis à coups de grands souffles enflammés. Dans ma vie diurne je suis aussi un peu "dragonne" de caractère. Et régulièrement je me ruine en achat de T-shirts arborant ce noble animal. Si j'ai une voiture (et le permis de conduire, accessoirement) je collerais à l'arrière un "J'<3 les dragons", telle une Sybille Ramkin enamourée. J'ai pensé au tatouage... Mais non.
     Je suis née sous un signe de feu, le jour du solstice d'hiver, à l'aube d'une saison redoutable (et redoutée), à l'orée d'un nouveau cycle où la lumière reprend le pas sur les ténèbres. Je brûle d'espoirs et de passion. Impossible de créer un univers fantastique sans au moins un dragon dedans ; j'aurais l'impression d'oublier une partie de mon âme.
    Ma vision du dragon se rapproche de celle du dragon "occidental" mais les caractéristiques que je lui attribue sont issues de toutes les civilisations qui l'ont craint ou honoré. Je ne vais pas vous faire un cours entier sur ce qu'est un dragon, pour cela, il y a une page Wiki. Et à défaut de me lancer dans une thèse, voici juste quelques réflexions personnelles sur LE sujet.

   
    Mon dragon n'est pas le Mal incarné. Il est superbe, dans tous les sens du terme : sublime et conscient de sa supériorité. Il supplante toutes les autres espèces fabuleuses ; seuls les anges ne redoutent pas son ire et ont un meilleur charisme. Ne sont-ils pas d'ailleurs de la même origine divine ? Mais alors que les anges sont faits de Lumière, le dragon appartient tout entier à la Matière. C'est un titan élémentaire, son sang est celui du Big-Bang originel ; il est le prélude à la première Incarnation. Le dragon est une vieille légende encore agitée par les éclats de sa jeunesse perdue. Il est orgueilleux et impétueux. Profondément animal, il poursuit la satisfaction de ses besoins vitaux, obéit à ses instincts et tempère rarement ses pulsions. Sujet à la colère, il ne reconnait que les rapports de force et ne se laisse pas souvent vaincre par la pitié. Privé de l'usage oral du Verbe, il montre pourtant des capacités télépathiques ; nulle protection magique ou psychique n'est à l'épreuve de ses pensées ardentes. Le feu vengeur qui jaillit de sa gueule détruit tout à son contact ; même la chair des dieux y est sensible. Prédateur doté de tous les atouts (griffes, crocs, cornes, ailes, cuirasse, corps fuselé, queue, épines et plaques osseuses, feu, etc.), on dit que rien ne peut résister à sa faim dévorante, y compris le cœur des étoiles. Seigneur de toutes les espèces animales, hommes inclus, le dragon est l'adversaire rêvé pour celui qui souhaite s'élever de sa condition de simple mortel. Rusé et implacable, le dragon ne se laisse pas dompter ; il préférera mourir plutôt que de courber l'échine pour que s'y assoie un cavalier. Autrefois dans l'intimité des Divins, et bien que banni au plus profond des contrées les plus reculées et les plus sauvages, le dragon demeure leur émissaire : l'ultime épreuve ! Dans cette perspective, il est un être psychopompe : il guide les âmes d'un plan à un autre (non pas un plan physique mais un plan psychique). Celui qui le tue devient un héros : il accède à une caste supérieure dans l'ordre socio-culturel de l'Humanité. De même, si le dragon accepte de transporter un mortel sur son dos, il ne se soumet pas à lui ; il ne doit pas être considéré comme une bête monture, mais comme un passeur. L'extrait du tome 2 des Pèlerins d'Yssel que je vous propose à la fin de cet article illustre parfaitement ce propos.
     Symbole de puissance suprême, le dragon est également symbole de sagesse ; il est le gardien des savoirs ancestraux. Le trésor qu'il couve n'est pas composé d'or, ni de pierres précieuses, mais de vérités universelles et oubliées. Contrairement à la croyance populaire, il ne dort pas : il médite. Cette relique sacrée sur laquelle il veille n'est autre que le sens même de l'Existence. Partir à la connaissance de soi-même peut être effrayant. On craint énormément ce qui est tapi en nous, ce que l'on pourrait découvrir, ce que d'autres auraient pu percer à jour. Ils sont légions ceux qui ont peur de vivre selon eux-mêmes et jalousent ceux qui réalisent leurs rêves. Dans cette optique mystique, le dragon est la représentation de la bête qui gronde en nous, dans notre inconscient, cette horreur mêlée de peurs originelles et de sursauts égotiques que l'on doit affronter à chaque tournant de notre vie. Rare sont ceux qui osent espérer l'affronter. Et ceux qui osent engager le combat ne s'y prennent pas de la bonne manière : ils éliminent ce qu'ils devraient embrasser. Car (et j'insiste) ce qui est obscur et terrifiant n'est (peut-être) pas fondamentalement mauvais. L'ignorance est le pire fléau de l'âme. Celui qui tue un dragon, que ce soit Siegfried, le Dovakhiin ou le Dernier Roi Légitime des elfes d'Adir, absorbe sa puissance, son savoir, sa légitimité ; à son tour, il peut sans peine terrasser tous ses ennemis. Peut-on dire qu'en retour il y perd un peu de son âme et dépeuple le monde de ces êtres merveilleux, qui par la terreur qu'ils inspirent, rappellent à l'homme qu'il n'est pas le maître de cette terre ? Comme l'a dit Shakespeare dans Macbeth : "Celui qui combat le dragon devient un peu dragon lui-même." Celui qui chevauche un dragon est quand à lui ce sage qui accompagne la gracieuse montée de la Kundalini ; ayant puisé au fond de lui, au-delà des ténèbres, il accède à la clarté de l'esprit et à la tranquillité de l'âme. Il devient un Éveillé. Et par cet acte de Foi grâce auquel règne la Paix, il supplante tous les vains guerriers.
 
Pour vous accompagner musicalement pendant la lecture de l'extrait, voici une musique tirée du film  
le Voyage de Chihiro : The dragon boy.

    
   
  "Lentement, Livie se redressa et se risqua à lever les yeux vers le ciel. Son cœur se souleva de grâce : jamais elle n’avait été aussi proche des étoiles ! En tendant l’oreille elle aurait presque pu entendre la musique des sphères ! Le spectacle du firmament aussi pur et cristallin avait un tout autre charme et révéla enfin sa dimension mystique à la jeune femme ébahie. Comme elle était soudain prise d’un vertige en distinguant les différences de couleur entre Mændel la bleue et Nvel la verte, ou encore Auvel la rose, elle baissa ses yeux sur la terre qui défilait sous elle. Elle prit alors conscience de la vive allure à laquelle le monstre ailé traversait le ciel. A la lumière d’Yssel, les collines enneigées ressemblaient à des dunes d’argent que traversaient des rivières de mercure. Les forêts dessinaient des îlots sombres de formes diverses et étranges. Effectuant une torsion de son buste, Livie se tourna et regarda derrière elle. Les Montagnes Interdites élevaient leurs sommets effilés à l’assaut des étoiles tels les doigts des silths qui hantaient leurs pentes abruptes. La queue du reptile flottait derrière lui tel un étendard. La jeune femme se trouva soudain stupide alors qu’elle réalisait enfin : elle volait ! Et mieux encore : elle volait en chevauchant un dragon ! Une émotion vive de liberté et de puissance s’empara d’elle. Soudain ivre de gloire à l’idée d’être la première humaine à vivre cette expérience, elle écarta les bras et poussa un immense cri de joie et de libération. Alertée, la créature tourna légèrement la tête vers sa cavalière ; voyant son sourire extatique, elle reporta son regard vers l’horizon. Les minutes s’écoulèrent, magiques, sereines, transcendantes, et devinrent des heures inoubliables. Peu importait à Livie sa destination. Elle flottait au cœur de l’espace, entre l’infini du monde et celui du firmament. Depuis son « réveil », elle avait toujours été gênée, sans pouvoir mettre de mot sur sa sensation, par l’infini de son âme qui s’était retrouvée à l’étroit dans son corps mortel, comme si celui-ci avait été un vêtement que l’expérience de l’Au-delà avait rétréci. Mais sur le dragon, quelque chose chez la jeune femme, comme une résistance, venait de se briser. Une brèche s’ouvrait. Le voile de la réalité était de nouveau déchiré ; il ouvrait sur une liberté sans limite. Pour la première fois depuis qu’elle était revenue à la vie, son corps et son esprit vibraient en harmonie. Elle était enfin rentrée chez elle. En elle-même. Elle naviguait dans un sentiment indescriptible de bien-être et d’unité, d’où découlaient une joie profonde et une grande force intérieure. Maintenant qu’elle faisait « un » avec elle-même et avec le monde, elle découvrit que la lumière des saints stellaires n’était pas si éloignée des hommes. La vraie distance n’était pas celle qui séparait les choses et les êtres physiques – celle-ci était une illusion de la matière – ; la vraie distance – celle qui faisait mal, celle qui déchirait l’âme au quotidien, qui épuisait et décourageait, celle qui était un voyage de tous les instants – était celle qui séparait l’esprit du cœur. Livie apprit alors qu’élever son esprit se résumait à le plonger tout au fond de soi-même : cette pratique était le remède et la réponse aux piètres souffrances du quotidien et aux vaines angoisses de l’avenir."

Les Pèlerins d'Yssel
, tome 2, Les Vengeurs, chapitre 19.

Merci pour votre lecture.
A très bientôt.

dimanche 11 août 2013

La Taverne des Défenseurs


     Youhou ! Ça y est, ma page Facebook vient d'entrer dans sa première centaine ! Comme on dit : "les petits ruisseaux font les grandes rivières ! https://www.facebook.com/LindenOliver.
      Merci à tous les "likers", vous êtes formidables ! Merci pour votre suivi et pour les nombreux partages !

     Pour vous remercier, voici un petit extrait ! Bonne lecture !

     « La Taverne des Défenseurs était le repère des gardes de la ville et des chevaliers du roi. Autrefois, il était aussi celui des Dames d’Yssel. Pour honorer les généraux qui avaient dirigé les troupes de Castelclayr, les murs étaient décorés de petits blasons de cuivre sur lesquels étaient inscrits leurs noms depuis le règne de la reine Sans-Nom. Au-dessus du comptoir trônaient les écussons aux noms de Karesh, Revvel et Brillian. Celui de Moéva était encore accroché avec eux et Davinn, le patron de l’établissement, refusait catégoriquement de l’enlever à moins que la jeune femme ne vienne le lui demander en personne.
      La salle commune était immense et différents groupes la remplissaient sans cesse au gré des pauses et des jours de permission. L’ambiance était bon-enfant. Les sergents d’armes et les chevaliers avaient peu l’occasion de se côtoyer, et les défis qu’ils se lançaient tournaient généralement en joyeuse pagaille. Les soirs plus calmes, les nouvelles recrues se tenaient agglutinées contre le comptoir, fascinées par les récits que le patron racontait avec verve à propos des hauts faits qui avaient eu lieu ici. La famille de Davinn gardait cette maison depuis des siècles et certaines histoires se transmettaient au fil des années, aussi inoxydables que la passion des propriétaires pour leur métier et leur clientèle. Certaines tables et chaises portaient une plaque en cuivre au nom de leurs illustres habitués. Là, près de la grande cheminée, s’était toujours assis le premier-chevalier Looÿs, et quelques siècles après lui le chevalier de Jais Alistair. Dans un des murs, on pouvait voir un enfoncement rond : c’était la marque du poing du prince Anreïl – il avait donné ici un coup de rage et d’impuissance en apprenant la mort de son frère Delaïr. Sur le comptoir, Gabriald – du temps où il était seulement capitaine des chevaliers d’Ivoire – avait gravé la tête de son chien-loup Rixy qui lui avait sauvé la vie à la bataille de Slov’debb. Si cette table était branlante, c’est parce que dame Moéva avait plongé sur deux sergents lors d’une rixe et les pieds du meuble avaient cédé sous leur poids à tous les trois. Un soir de beuverie particulièrement excentrique, Darran des chevaliers d’Ambre avait mélangé tout ce qui lui était passé entre les mains, et depuis on appelait ce breuvage, le « spécial Darran » ! A bien des égards, la Taverne des Défenseurs était un musée vivant, et Davinn détenait les clefs d’une page importante de l’histoire de la grande cité. »
Les Pèlerins d’Yssel, tome 2 : les Vengeurs, chapitre 2.

Merci pour votre lecture et votre soutien !
A très bientôt !

mercredi 7 août 2013

L'érotisme dans les Pèlerins d’Yssel.

    Faut-il un article entier pour mettre  les choses au point ?
      
     Les Pèlerins d'Yssel est l’œuvre de ma maturité actuelle ; c'est un récit écrit par une adulte pour des adultes de tous âges, oui, avec des vrais morceaux de sexe et de vie dedans ^^. 
      Ayant été surveillante (A.E.) dans un lycée polyvalent publique de plus de mille cinq cent élèves, je peux vous assurer qu’aucune des scènes érotiques contenues dans mon roman ne choquera un adolescent de 15-16 ans ! Quelle hypocrisie de croire que nos chers ados sont encore ingénus et impressionnables avant d'avoir passé leur bac ! Jeune fille esseulée par un deuil précoce, mes premières approches de la sexualité (et de la complexité des rapports entre les genres et les générations) se sont faites grâce à mes lectures de Fantasy, naturellement en douceur, et de manière intelligente et ludique.
     
     En France l’heroic fantasy est considérée comme un sous-genre, totalement indépendamment de son énorme succès ; elle est hélas assimilée de manière réductrice aux adolescents, ce qui n'est pas du tout le cas chez nos voisins anglo-saxons. Pour preuve, cet extrait de la réponse de la maison d’édition C. – que je remercie au passage pour l’attention sincère et professionnelle qu’ils ont porté à mon manuscrit et pour leur réponse bienveillante et constructive – : « [Votre manuscrit ] a relevé de belles qualités d'écriture, mais les scènes érotiques sont plutôt destinées à un public adulte, le récit à un public plutôt adolescent. » Décryptage : mon roman ne rentre donc pas dans les cases éditoriales. Est-ce à dire que chaque lecteur peut y trouver son compte ? C’est plutôt positif, non ? Dans l'Hexagone, les adolescents représentent plus de soixante-dix-pour-cent du lectorat, toutes Fantasy confondues ; on comprendra parfaitement l'intérêt commercial de ne pas mélanger "scènes pour adultes" et "aventures pour ados". Est-ce à dire que la sexualité n'aurait donc pas sa place dans l'heroic fantasy ? Que dire alors du Trône de Fer, dont le succès retentissant ne peut être démenti, et qui contient de nombreuses scènes érotiques ? (N.B. : je n’ai toujours pas lu l’œuvre de Martin, ni regardé la série TV afin de préserver ma relative originalité.) Pardonnez-moi, mais, ce qui fait toute la beauté de l'adolescence, n'est-ce pas la découverte de sa sensualité, la conquête de sa sexualité, la prise en main de son individualité en fantasmant et en vivant ce qui alors n'était jusque là réservé qu'aux adultes : le sexe !? Et cette aventure est-elle réservée uniquement aux ados ? Ne continue-ton pas de se développer et de s'émerveiller de sa propre nature érotique tout au long de sa vie ? Je vous avoue, j'ai cependant décidé de tenir compte des remarques de la maison d'édition C. et aucune scène érotique explicite n’apparaitra dans le premier tome des "Chroniques", mon deuxième projet littéraire, à paraitre début 2014. J'ai bien dit : "explicite" ^^.
     Certains proches bien intentionnés, ayant eu connaissance de la réponse de cette maison d'édition, me disent souvent de couper les "fameuses" scènes et de recontacter l'éditrice, de tenter de négocier avec elle. Premièrement je leur rappelle que le second "point noir" de mon œuvre est sa longueur (tant d'un seul volume que des 8 tomes prévus pour cette saga) trop lourde à gérer pour une petite maison d'édition comme C. Deuxièmement, il n'est pas question que je supprime ces scènes érotiques de mon roman ! C'est aussi cet argument qui m'a poussé vers l'auto-édition. Ces passages explicites m’ont demandé un travail d’écriture particulier. Ils sont au service de la construction de l’histoire ; ils sont nécessaires à la compréhension des personnages. Le sexe fait partie de la Vie, du processus de construction psychique de l'individu, de son positionnement dans la société ; il est le ciment ou le dissolvant des relations humaines et a donc sa juste place dans mon œuvre. Il n'y a aucune volonté commerciale dans l'existence de ces scènes érotiques, aucun goût pour la perversion. Elles sont limitées à deux ou trois par roman ; sur un volume de 400 à 700 pages, ces passages de quelques lignes sont largement anecdotiques.

     Dans l’idéal commun et humain, une relation sexuelle est acte d'amour. C'est un moment à chaque fois unique de concorde, d'harmonie, de sublimation. C'est l'alliance suprême entre deux êtres sans crainte ou culpabilité de soi-même ni peur du jugement de l'autre. Le mental cède la place à l'instinct et celui-ci est dégagé de toute avidité de survie. Les partenaires se sont dépouillés de leur égo pour faire plaisir à chacun. L'acte sexuel est une rencontre, une preuve d’audace et de curiosité, de respect de l’autre et de soi-même. Le choix du partenaire et la manière dont on en prend soin en révèlent énormément sur l’image et l’estime que l’on a de soi-même. Et dans ce dialogue où le sensuel prime sur la parole, tout n'est que perfection dans la volupté. L’accomplissement du désir est moins un but qu'un chemin qui ne peut se découvrir qu'ensemble. D'une certaine manière, l'acte sexuel est apparenté à un acte de Foi. Il faut savoir lâcher prise, renoncer à sa toute puissance, faire confiance et s'abandonner à d'autres mains, être tour à tour le guide et l'être guidé. Les relations de couple "saines" où tout se passe "normalement" voire "idéalement", ne sont pas dépeintes dans mes romans, et ce conformément à l'adage : « Les gens heureux n’ont pas d’histoire ». Quel intérêt de montrer explicitement une scène érotique entre deux êtres en bonne harmonie ? Là, pour moi, ce serait vraiment du voyeurisme. Ces moments intimes de joie et d'amour existent bel et bien, mais ils sont à peine suggérés. Ils n'appartiennent qu'à ceux qui les vivent. Ils ont alors beaucoup plus de profondeur, beaucoup plus de valeur pour moi et le lecteur. Peut-être est-ce ainsi ma manière de respecter et de remercier ces personnages qui supportent ma création...
    Or, je trouve plus intéressant d'écrire sur le décalage entre l'idéal et la réalité parfois crue et cruelle de l'acte sexuel entre deux individus, d'un acte devenu pour certains aussi banal qu'une course en jogging. (N.B. bis : j'ai horreur de cette expression : "le faire pour l'hygiène". Attention, je ne juge pas ceux qui "font l'amour" pour soulager mécaniquement leurs pulsions, mais je me permets de les mettre en scène dans mes écrits.) Voyons cette volonté de montrer les failles d'une telle relation comme une forme de catharsis des émotions négatives que peut susciter une appréhension de telles expériences, au même titre que la peur du handicap et de la maternité non investie ou inaccomplie. Le sexe étant ordinairement associé à la pulsion de Vie, je souhaitais renverser cette vision des choses pour en explorer le côté obscur et destructeur, et mettre en place un vrai travail d'imagination. Suggérer le beau et le bon, décrire le sombre et le pathos. Je ne pense pas puiser mon originalité dans cette distinction, mais au moins aurais-je essayé de pousser la réflexion plus loin que la simple description. Je trouvais un défi à relever dans la mise en scène du désaccord entre les besoins et les envies de chaque individu, de la dissonance des âmes en opposition aux corps qui se lient, du jaillissement inapproprié des constructions mentales négatives et des blessures psychiques à cet instant (la résistance des croyances, la résurgence des peurs, etc.), de dévoiler les enjeux de pouvoir qui polluent les esprits et rongent les cœurs... L'acte sexuel devenant ainsi un moyen d’arriver à leurs fins, voire une arme pour atteindre l’autre et le manipuler. J'avoue que je prends plaisir à mettre à nu mes personnages et à les confronter à leurs faiblesses, à leurs limites ; je voulais révéler le fond de leur âme, faire tomber leur masque au moment le moins opportun, et les exposer à leurs ombres intérieures. 
      Cette démarche n'enlève évidemment rien à la jouissance de la lecture ! Pour ceux et celles qui ne veulent pas se prendre la tête et juste profiter des ces quelques lignes subversives, allez-y, faites-vous plaisir ^^ ! Mais afin de ne pas déflorer le suspens de l'intrigue, il n'y aura pas d’extrait dans cet article.
     
     Permettez-moi une dernière intervention sur la distinction adulte/adolescent. L'histoire des Pèlerins d'Yssel est complexe, envoûtante, car elle suit plusieurs personnages qui diffèrent par leur vécu, leur âge et leur évolution affective et psychique. L’adolescent n'est qu'un adulte en devenir ; s'il ne peut encore vivre en tant que tel, pourquoi l'empêcher de fantasmer ? A vous de juger, chers lecteurs, si les enjeux de mon roman, articulés autour de la thématique de la perte et de la réussite ou de l'échec de la reconstruction psychique consécutive à cette crise existentielle (via un deuils, un handicaps, l'appréhension de la finitude de l'existence, le changement de statu social, etc.) sont uniquement destinés à un jeune public. Personnellement, je ne crois pas. J'ai vraiment construit cette œuvre en tant qu'adulte, pour mes semblables. L'adolescente que j'ai été, l'enfant qui subsiste en moi, s'expriment certainement à travers mes lignes, et il serait gâché, voire impardonnable, de les museler. Les Pèlerins d'Yssel est une aventure de la quête de soi, de la quête du divin en chacun de nous, que poursuivent les personnages, que je poursuis de mon côté, mais aussi les lecteurs, chacun à notre rythme, chacun avec nos attentes et nos expériences, pendant un temps ou tout au long de notre vie. 
      J'ai découvert il y a peu ces propos issus d'une journaliste du Figaro, madame Natasha Polony, dans une lettre datant de 2010 : « Passée l’adolescence, ces jeunes […] restent à jamais figés dans la distraction régressive de l’« heroïc fantasy. » En tant que lectrice et écrivant d'heroic fantasy, j'ai trouvé ces propos insultants. Et que fait-on de Tolkien alors, pour ne citer que lui, qui est étudié dans les pays anglo-saxon comme un « classique » ? Avez-vous eu l’impression de « régresser » pour ceux qui ont lu Lovecraft, Moorcock ou Rice ? Doit-on en conclure que la Fantasy est réservée à des êtres immatures et faibles d'esprit ? 
      Jeune fille, j'ai trouvé dans la lecture de romans d'heroic fantasy le souffle qui me manquait à la mort de mon père. A travers les destinées tragiques et héroïques, j'ai trouvé la force de surmonter cette épreuve et d'être moi-même. J'ai donc pu mieux affronter la Vie, conquérir ma propre existence et forger ma personnalité d'adulte. Bien plus que dans Zola ou Stendhal (même si je suis fan de Thérèse Raquin que je considère comme une œuvre fantastique), j'ai rencontré les mots qui me faisaient défaut pour exprimer ma souffrance (merci à  Mercedes Lackey et ses Flèches de la Reine). C'est le principe même de la résilience ! L'éclectisme en lecture est une richesse, mais la guérison psychique se fout de trouver son baume dans Hugo, Baudelaire ou Hobb ! 
    Ce n'est pas parce que l'heroic fantasy se situe dans un monde imaginaire que les sentiments qu'éprouvent les personnages, et les émotions que les lecteurs ressentent, ne sont pas réels. L'imagination prend sa source dans le réel, dans la culture universelle, dans ce que l'on vit et ce que nous inspirent les autres et tout ce qui nous entoure ou nous dépasse. L'adolescence n'est pas l'âge d'or de l'apprentissage ou des révélations sur le sens de la Vie. La rêverie et la créativité ne sont pas l'apanage de l'enfance ! Je suis certaine que de nombreux adultes seraient enchantés de plonger dans l'univers des Pèlerins d'Yssel pour tout simplement s'évader, rêver et se distraire auprès de Moéva, d'Elvire et de Brillian.

Merci à vous, chers lecteurs pour votre attention. 
N'hésitez pas à partager cet article auprès de vos proches !
A très bientôt !

dimanche 24 février 2013

En état de grâce avec Esprit de Brume !

 "Un voilage, un pantalon noir, la poitrine à nue, un fond noir et du mouvement : voilà ce qui me permet de laisser aux modèles de s'exprimer par le corps en totale liberté. "
Baptiste Vignasse, Esprit de Brume photographie.
 
     Tout à commencé par une histoire de corset, à une soirée réunissant de bons et joyeux amis. Revenue chez moi, je regarde les photos de Baptiste, pour me faire une idée de son style et là... Il se produit un choc, ou plutôt, une résonance entre mon for intérieur et la série "Voilages". J'ai tout de suite été transportée par la grâce de ces images, envoûtée par leur mystère, saisie par leur contraste entre ombre et lumière, entre le noir du fond, la blancheur des peaux et les couleurs des voiles. Ces modèles ainsi transfigurés étaient pour moi des anges, surgissant des ténèbres avec naturel, superbe et volupté. J'ai eu aussitôt envie de faire partie cet ensemble, comme si quelque chose en moi avait retrouvé sa maison et souhaitait y retourner. Oublié, le corset (pour cette fois). Je me suis abandonnée à mon instinct, confiante et cédant totalement au talent et au professionnalisme de mon ami Baptiste. Et le fait d'être photographiée poitrine nue ne m'est pas apparue dérangeant, car l’œil du photographe n'avait pas de quoi me déranger. Et à tous les réticents ou les choqués, non, je ne suis pas nue : je suis lumière !

     J'ai pris beaucoup de plaisir à danser entre ombre et lumière ; cette séance était une véritable performance artistique qui m'a laissé de belles courbatures ! Écrire aussi marque parfois dans la chair, lorsque les yeux fatiguent sur l'ordinateur, lorsque les doigts se crispent sur le clavier, que la nuque tombe, lourde et raide. Le corps est épuisé mais l'âme ne cesse d'en vouloir encore : écrire encore et toujours pour la beauté de l’œuvre et la puissance de la création ! Danser, encore et toujours pour l'éclat ! Heureuse d'avoir ces voiles colorés pour partenaires, je les modelais aussi parfois, suivant mon inspiration. Ils étaient mes outils, comme je peux me servir de mes peurs ou des mes souvenirs pour créer. Je jouais avec eux comme je jongle avec mes idées, mes émotions, mes personnages. J'avais une idée vague du rendu final, mais comment savoir alors quelle œuvre merveilleuse verrait le jour ? Comme pour les Pèlerins d'Yssel, la réalité a dépassé mes fantasmes.

"les Flammes du désert" par Esprit de Brume, TDR.

     Le lien avec l'écriture est cependant venu plus tard, pendant la préparation de la séance photos. Écrire est se dévoiler intérieurement, se mettre à nu, partiellement, c'est mettre en lumière une partie de son âme pour l'incarner dans un personnage ou dans un paragraphe, jouer à la déformer et à en prendre le contre-pied aussi. 
     Je peux dire sans exagérer ni rougir qu'il fut un temps où écrire m'a sauvée la vie car cela m'a donné un but ; écrire m'a sortie des ténèbres d'un deuil difficile et d'une adolescence mélancolique. Sur ces photos, je me vois renaître, émerger des Enfers avec un cœur neuf, lumineux et débordant de joie. On pourrait dire que Baptiste a su fixer, sans le savoir, quelque chose qui en moi couvait depuis longtemps (c'est vous dire qu'il mérite tous ces éloges !) Ces voiles sont peut-être la matérialisation de mon feu intérieur, le reflet d'un équilibre aujourd'hui acquis, d'une sérénité retrouvée. 
     
     Accepter de se voir nu n'est pas chose psychique aisée. Il faut se faire aussi à l'idée que des inconnus et d'autres verront ces clichés avec leur œil propre, déconnectés de la genèse de ce projet et de nos intentions conjointes entre modèle et photographe ; ils interprèteront ces images différemment ; ils les jugeront et peut-être me jugeront-ils mal aussi. Cette prise de risque en valait-elle la peine ? Au regard de toute la joie et de toute la lumière ayant découlé de cette séance et de l'admiration de ces belles photos, je dirais que oui. 
     Éditer, et le faire en tant qu'auteur indépendant, demande le même lâcher-prise, le même courage que de poser nu : partager son œuvre demande un effort psychique et s'exposer aux critiques n'est pas chose aisée pour l'égo. Mais c'est est une démonstration de force intérieure, la preuve d'une âme construite et bien assise. C'est aller au bout de sa démarche, au terme de soi, et pousser les portes d'un nouveau commencement. S'ouvrir aux autres et ne pas craindre de se dévoiler un peu est la continuité naturelle, l'aboutissement ultime, d'une ouverture sur soi-même et de l'acceptation de sa vérité intérieure.
 
Merci infiniment à Baptiste Vignasse, mon ami, d'avoir pu rendre vie à ces rêveries ! J'espère que notre collaboration artistique suivra son cours et que je pourrais vous présenter d'autres projets.
Pour découvrir son excellent travail, c'est ici : Esprit de Brume photographie.

Merci à vous lecteurs pour votre lecture, votre sensibilité et votre bienveillance.