Les Pèlerins d'Yssel

Les Pèlerins d'Yssel

mardi 9 juin 2015

Entretien pour Des Encres sur le Papier

Bonsoir à toutes et à tous !

Voici une nouvelle interview réalisée par Fabien, chroniqueur du blog Des Encres sur le papier, et que je remercie encore pour son enthousiasme, sa gentillesse et son originalité ! Puissent ses projets et ses lectures avoir de beaux jours devant eux !

L'interview :

Parlez-nous un peu de vous Linden Oliver...


D’où vous est venue cette passion
pour l’écriture ?

Depuis ma plus lointaine enfance. D'après une maîtresse de maternelle retrouvée récemment, dès que j'ai su former des lettres je ne pouvais plus m'arrêter de faire des lignes. Mes parents, professeurs d'anglais et d'histoire, m'ont abreuvée de légendes et de mythes du monde, fertilisant mon imagination. En primaire je publiais des petites histoires dans le journal du lycée. A la mort de mon père, lors de mes 13 ans, j'ai entamé un roman comme but pour vivre et comme exutoire pour faire mon deuil. La passion de l'écriture est née d'une soif de survivre, de dépasser ma douleur et de donner un sens au monde brutal et absurde de mon adolescence d'orpheline. L'écriture était un peu la béquille de mon âme, mais aujourd'hui c'est mon tremplin ; grâce à ça je suis enfin moi-même. Ma vie est enfin à l'endroit.

Quels sont les auteurs qui vous ont inspiré(e) ?
Margaret Weis et Tracy Hickman, R.A. Salvatore, Anne McCaffrey, Mercedes Lackey, Anne Rice, Terry Pratchett et Robin Hobb. L'univers de Tolkien aussi, même si je n'ai pas pu tout lire (Tom Bombadil m'a achevée! )
Et non, je n'ai ni ou ni vu le Trône de Fer. L'ennui, c'est que je suis une vraie éponge ; depuis que j'écris, je ne peux plus rien lire en fantasy au risque d'écrire dans la même "musique", le même style, le même rythme grammatical et le même vocabulaire. Idem pour regarder des séries, j'ai horreur d'être "contaminée" par des images qui ne sont pas les miennes.

Parmi tous vos romans, de quels personnagesêtes-vous le plus proche ? Pourquoi ?
Dans "Les Pèlerins d'Yssel", il y a un peu de moi adolescente en Elvire : la jeune fille qui se cherche (intimement et socialement) dans un monde hostile; elle est très centrée sur elle-même mais parce qu'elle est cernée par de constants échecs de compréhension et de communication avec les adultes tout autour.
J'ai déposé dans le personnage de Moéva mes angoisses, mes hantises. Les thèmes de ce personnage sont un lourd passé, la perte, le deuil de soi-même et des proches, et aussi l'épuisement psychique de la douleur intérieure. Moéva est une héroïne qui survit pour être digne de sa légende mais elle n'a plus foi en grand chose. Mais si j'ai pu retrouver l'espoir, alors elle aussi... 
Je suis en train de finaliser un roman que je destine à l'auto-édition (une parenthèse légère entre deux tomes des Pèlerins d'Yssel) et le héros, le Seigneur Karolân d'Endor, est un peu l'homme que j'aurais voulu être, si la nature en avait décidé autrement à ma naissance :) Un vrai gentleman !

Comment vous sentez-vous à l’approche
de la sortie d’un de vos livres ?
J'ai tout d'abord publié les deux premiers tomes des Pèlerins d'Yssel en auto-édition. J'étais fière et inquiète à la fois, surtout en découvrant quelques coquilles dans le récit. Puis les éditions La Bourdonnaye m'ont contactée peu de temps après ; le directeur éditorial Laurent Bettoni avait lu les premières pages disponibles sur Amazon, ça lui a plu alors il m'a proposé un contrat. La moitié du premier tome des Pécheurs est sortie le 22 Avril et là, j'étais surexcitée. J'avais enfin ma revanche sur ceux qui me disaient que je ne serais jamais écrivain, ceux qui prétendaient qu'aucune maison d'édition ne voudrait de moi puisque je m'étais "écartée" du système avec l'auto-édition, genre brebis galeuse. Je crois que j'ai fait la "danse de la victoire" tous les matins la semaine avant la sortie du livre et ensuite à chaque fois qu'une chronique était publiée. Je remercie encore ma maison d'édition et les blogueurs pour leur confiance et pour leur intérêt dans mon œuvre.  Vivement la sortie du deuxième tome, qui est en fait la seconde moitié des Pécheurs. 

Comment réagissez-vous faceaux critiques négatives ?
Je me remets un temps en question ; j'essaie de démêler les vraies critiques constructives des égos mal placés. Quand vous êtes publié vous faites beaucoup de jaloux. Puis je me souviens qu'il y a beaucoup plus de critiques positives en comparaison. Mon œuvre est très personnelle donc elle ne peut pas être consensuelle. Elle ne peut pas être comme tel autre roman ou telle autre saga de Fantasy. Et puis j'ai le soutien de mon mari, mon premier fan. Il tient à connaître la suite de mes histoires, et je lui dois bien ça. Au final, pourquoi s'embêter avec des relations néfastes, des débats stériles et des cœurs qui vibrent d'une mélodie contraire ? La vie est si courte et si fragile... Une mauvaise critique, c'est comme la pluie, il faut laisser glisser et le soleil revient toujours. 


Avec quel(s) auteur(s) aimeriez-vous travailler ?
Je suis encore à mes débuts. Je ne suis pas digne, je pense, de collaborer avec de grands auteurs. De plus je suis exigeante, perfectionniste, indépendante, passionnée, franche, râleuse... Et j'ai peur d'être déçue par ceux en qui je place ma confiance car je suis une femme entière. Je manque un peu de sagesse parfois, heureusement que mon mari est plus diplomate ! C'est très difficile de faire alliance avec un vrai artiste sur le terrain de la passion qui lui est chère.  Peut-être que j'envisagerais une collaboration sur mes vieux jours, quand je n'aurais plus rien à prouver, qui sait... À la rigueur pourquoi pas avec des graphistes et destinateurs plutôt qu'avec des écrivains ? J'adorerais faire un livre style "carnet de voyage" pour présenter le monde d'Adir où se déroule l'histoire des Pèlerins d'Yssel.

Cela a-t-il été compliqué de faire publier
votre premier manuscrit et comment 
cela s’est-il passé ?

J'ai présenté le premier tome des Pèlerins d'Yssel (entier, soit 25 chapitres en 500 pages) à une quinzaine de maisons d'éditions. J'ai eu 5 réponses,  toutes négatives, mais une seule dans le lot était argumentée et m'encourageait à poursuivre mes recherches, car ce n'était pour eux pas la qualité de mon travail qui était en cause mais le fait que mon œuvre était trop ambitieuse pour une petite maison comme eux. En effet, je prévois 8tomes pour les Pèlerins d'Yssel, ce qui en fera 16 minimum pour La Bourdonnaye qui les scinde en 2 à 3 volumes ! Et puis j'ai reçu dernièrement, 3 ans après mes premières démarches et 1 mois après la sortie du tome 1a, une réponse d'une maison qui me disait que rien n'allait et qu'il fallait que je fasse du "Trône-de-fer-like". Tout ce qu'ils n'aimaient pas, mes chroniqueurs adoraient. Allez comprendre... Je crois que le sens du  commercial ne fait pas de bien à tout le monde.
Devant mes premiers refus je ne me suis pas laissée décourager : j'ai auto-édité les 2 premiers tomes des Pèlerins d'Yssel en 2012 et 2013. J'ai engagé une graphiste professionnelle, Clémence de Chambrun, pour la couverture et la carte géographique. J'ai eu quelques ventes. Je me suis intégrée au réseau des auteurs indés. Et je me suis fait contacter par Laurent Bettoni. Ma première victoire a été d'être contactée par une maison d'édition alors que j'aurais pu continuer sans. Mais c'est vrai qu'en auto-édition, l'auteur est le seul à faire la promo de son œuvre et je ne pouvais pas m'y consacrer à plein temps. Ma seconde satisfaction, c'est que Laurent Bettoni, directeur éditorial de La Bourdonnaye est un écrivain, connu dans le genre du polar. J'ai donc été contactée et jugée, si je puis dire ainsi, pair un pair et par quelqu'un qui ne connaissait rien à la Fantasy mais qui a été conquis par mon style, l'histoire et l'univers (tous originaux) que je proposais. 

Avant de publier un livre, le faites-vous lire à des personnes de votre entourage ?
Chaque fois que je finis un chapitre, je le corrige puis je le fais relire à mon mari. Il est mon correcteur, mais aussi mon conseiller. Il vérifie l'orthographe, la grammaire, le style, les incohérences scénaristiques, le réalisme, ect... Puis lorsque j'ai fini un roman, je le fais lire à ma mère et à un ou plusieurs amis. Le plus dur, c'est la chasse aux coquilles. On est tellement pris dans l'histoire qu'on ne voit plus les lettres ou les petits mots qui manquent... Les accords... Les petits accents et petits doublements de consonnes qui vous changent le sens d'un mot... Hum !
Heureusement, Laurent Bettoni et une correctrice professionnelle relisent aussi, avant de m'envoyer les corrections définitives. Pour mon prochain roman auto-édité j'ai eu la chance de rencontrer un correcteur semi-pro grâce auquel, je l'espère, tout sera (presque) parfait !

Quels sont vos projets ?
J'aimerais parvenir à vivre de mes écrits et à me consacrer uniquement à eux. Aujourd'hui je suis encore bien occupée par un job à un plein temps, et il m'est difficile de me poser et de créer avec la fatigue et le manque de temps. J'enrage de ne pouvoir être écrivain que deux jours par semaine, et encore, car je ne peux pas consacrer la totalité de mes jours de repos à l'écriture hélas ! Ensuite, j'aimerais que mes romans soient traduits en anglais et diffusés dans le monde entier ! Il y a aussi ce projet de "carnet de voyage" qui me permettrait d'illustrer mon énorme lexique du monde d'Adir... Et puis bien sûr, il y a encore toutes ces sagas à finir. 

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore votre univers, que leur diriez-vous afin de les inciter à le découvrir ?
J'ai mis tout mon cœur et mon âme dans ce roman, cette saga. J'ai mis un soin particulier à la construction de l'univers et de l'intrigue. J'ai essayé de mettre dans cette histoire les sentiments, les émotions, les questionnements et les éclairages qui dans mes propres lectures m'avaient aidée à me re-contruire. Je n'ai pas cherché à faire comme ce qui marche actuellement. Je n'ai pas suivi de cours ou de méthode pour écrire, je suis juste mon imagination, ma passion et les encouragements de mes proches. J'ai essayé de rester libre. Bien sûr, il est impossible d'être sans influences, mais je pense avoir trouvé un bon équilibre.
Les premiers blogueurs qui ont parlé de mon roman semblent avoir beaucoup aimé l'univers et le style. J'ai regroupé leurs chroniques sur mon blog, où vous trouverez aussi d'autres articles décrivant mon univers et mes inspirations :http://linden-oliver.blogspot.fr/

vendredi 8 mai 2015

Les lunarels d'Adir, une race de sang-mêlé

Saerra Sollar ?
    Dans l'univers d'Adir, les lunarels sont les descendants des demi-elfes : engeances d'elfes et d'humains. Ils naissent de couples humains. Ce sont pour ainsi dire des "humains" chez lesquels un gène elfique est devenu récessif ; on pourrait même aller jusqu'à les qualifier de "mutants". Les premières naissances lunarelles sont apparues vers l'an 1000, soit 600 ans après la mort du dernier elfe, et 420 ans avant le début de l'aventure des Pèlerins d'Yssel

    "Lunarel" vient du terme elfique "Luna'h" qui signifie "lumière". La nouvelle race des lunarels est en effet très liée à la lumière, tiraillée entre l'éclat doré des elfes qui hante leurs rêves, et la lumière argentée des étoiles qui brille dans leurs yeux. Physiquement, les lunarels se distinguent des humains par des oreilles semi-pointues, une peau aux étranges reflets bleutés, et par des yeux bleus-argentés (on parle aussi d'iris "ysseliens"). A cause de cela, les lunarels sont aussi nommés "le Peuple d'Yssel". Pour un humain, toucher un lunarel à même la peau comporte un risque : ce contact physique a un effet envoûtant. Il plonge les humains dans un état hypnotique, apaise leur esprit troublé ou épuisé, et insensibilise leur corps à la douleur et à la fatigue. Il peut même interrompre des hémorragies. Un toucher prolongé dans le temps procure un intense plaisir aussi addictif que la plus dure des drogues (comme elle, il peut conduire à la mort). C'est sans doute à cause de cette caractéristique étonnante que l'on trouve de nombreux lunarels dans les ordres de guérisseurs et dans les bordels. Dans certaines régions du royaume d'Abhorn, les lunarels sont contraints de porter des gants. De plus, les couples humains-lunarels sont stériles. La fracture qui existe entre les deux espèces est donc avant tout physique ; comment deux êtres qui n'ont pas le même rapport sensoriel, sensuel et psychique au monde peuvent-ils se comprendre et vivre ensemble ?

    A l'instar de leurs ancêtres elfes, les lunarels ont tous les dons et de nombreuses qualités. Ils sont grands, beaux, gracieux... Ils vivent jeunes très longtemps et sont plus résistants aux maladies ; on les croyait immunisés, mais les épidémies qui sévissent à ce jour en Outre-Ezar tendent à prouver le contraire. De même, les lunarels supportent mieux les radiations surnaturelles qui émanent des anciennes ruines elfiques qui parsèment Adir ; mais s'ils s'exposent trop longtemps à l'ire de leurs ancêtres, ils deviennent eux-aussi victimes des spectres vengeurs et sombrent dans une folie mortelle. Les lunarels excellent dans tous les arts et les techniques ; ils supplantent les humains dans bien des domaines manuels et artistiques. Se sont de très grands artisans et de remarquables artistes, très prisés par les élites du monde d'Adir. La ville de Lunel, en duché de Léondar, par exemple, à fait sa fortune sur l'entretien (et surtout l'exploitation) d'une grande communauté d'artisans lunarels ; ses œuvres d'art et ses produits manufacturés sont exportés en Abhorn, en Srat's, et même en Médusie ou en Ankevhorn (le royaume barbare).
 
     Par ailleurs, quelques lunarels possèdent des pouvoirs psychiques redoutables, telle que l'empathie (la capacité de ressentir et de manipuler les émotions d'autrui, d'influencer une personne en jouant avec ses sentiments et en provocant ses instincts), et bien sûr la télépathie. Ils y a ceux qui peuvent entrevoir l'avenir, et ceux pour qui le passé n'a pas de secret. Certains lunarels sont même capables de magie ! On les appelle les "Innés" ou "elf’jinn". Ils sont très rares et pourchassés par la Ligue d'Argent, un ordre de guerriers-inquisiteurs qui sévit en Srat's, mais qui peut aussi intervenir en Abhorn. Les flux thaumaturgiques qui permettent d'utiliser l'énergie magique ont été épuisés depuis des millénaires sur Adir ; s'ils se reconstituent lentement, ils sont très instables. Leur utilisation est dangereuse tant pour le mage que pour son entourage. Un sort mal canalisé peut provoquer une déchirure de l'espace-temps ; se créent alors des failles d'où peuvent jaillir... des êtres éthérés assoiffées de sang. Pour palier cette faiblesse d'alimentation magique, les mages lunarels bravent les interdits et pratiquent, en secret, une magie appelée "magie obscure" ou "magie du sang", que les elfes eux-mêmes répugnaient à utiliser. Il s'agit d'utiliser l'énergie vitale (le sang) des êtres vivants pour activer toutes sortes de sortilèges. 
Inspiration pour les armures de
la Ligue d'Argent

    Les lunarels inspirent la crainte aux humains, car ils possèdent de grands pouvoirs qu'ils ne maîtrisent pas tout à fait. Ils sont considérés comme une menace pour l'équilibre du monde, et notamment pour l'Humanité. A l'apparition des premières naissances lunarelles, vers l'an 1000, le nourisson était systématiquement noyé, et sa famille humaine avec lui. Un lunarel dans une famille était une marque de honte, preuve irréfutable que les ancêtres avaient copulé avec des elfes. Une famille engendrant un lunarel était soupçonnée d'avoir autrefois "collaboré" avec les elfes contre l'Humanité, par opposition aux humains "purs", descendants des vrais "résistants" et "libérateurs" de l'Humanité. De grandes familles nobles ont été déchues et éradiquées sous ce fallacieux prétexte, provoquant de grands bouleversement dans la politique du royaume d'Abhorn.
      Pour étayer les peurs des humains, chaque lunarel a hérité des dons et des pouvoirs de son plus proche ancêtre elfe. Mais cela va plus loin. Les rêves des lunarels sont remplis des souvenirs de la vie de leur ancêtre. A cause de cela, certains humains prétendent que les lunarels n'ont pas d'âme. Sans aller jusque là, le chevalier Brillân s'exprima ainsi : "Même si l’on donne aux lunarels les mêmes droits que les humains, ils ne seront toujours pas libres pour autant. Parce qu’il y aura toujours en eux la voix d’un elfe pour les soumettre." Pour ne rien arranger, les lunarels ont aussi hérité du défaut majeur des elfes : celui de se croire supérieur aux humains. Leur orgueil est très souvent ce qui les perd face à une espèce rivale, complexée, dotée d'une vie brève, pleine de souffrances, d'errances et d'échecs. Voici, pour illustrer ce propos, ce qu'a dit Moéva d'Arézar du conflit entre les lunarels et les humains : "Humains et lunarels… [...]  C’est l’immuable problème des frères ennemis. Les lunarels ont hérité des elfes des pouvoirs innés et de grandes capacités d’adaptation et d’excellence. Mais qu’est-ce que le sang humain leur a apporté, outre une vie éphémère ? Rien, apparemment. Les humains sont envieux de ces elfes qu’ils ont vaincus et qui continuent de les narguer à travers une nouvelle race. Parce que les elfes ont su transmettre à leur descendance ce qui les a transcendés. Les lunarels ne sont rien d’autre que des humains avec ce petit « plus » elfique qui les rend si « parfaits ». Un petit gène qui se révèle est suffisant pour rappeler aux humains leur médiocrité. Finalement, des humains face à un lunarel se sentiront toujours inférieurs, comme s’ils avaient échoué dans leur propre évolution. C’est plus fort qu’eux. Et s’il y a bien une chose que ne supporte pas ma race, c’est d’être blessée dans son orgueil ou menacée dans son pouvoir. [...] C’est ancré depuis des millénaires dans l’histoire humaine et dans celle de leur duché. C’est dans l’inconscient collectif : les humains culpabilisent d’avoir exterminé les elfes qu’ils admiraient pour leur grandiose civilisation et craignaient pour leur puissance magique. Alors, quand un enfant lunarel naît au sein d’un couple d’humains, certains l’accueillent comme une bénédiction et d’autres, comme une malédiction. Le dernier cas étant le plus courant… [...] Descendants des demi-elfes conçus pendant ces nuits sanglantes, vous autres lunarels n’êtes que l’expression, la résurgence de gênes elfiques en sommeil chez leurs géniteurs humains. Rien d’étonnant alors à ce que depuis toujours vous soyez perçus comme l’incarnation et les instruments de la vengeance des elfes disparus, mais jamais oubliés."

    Les lunarels vivent en moyenne 250 ans. Au-delà, alors qu'ils sont pourtant dans la fleur de leur âge, ils sont atteints par une maladie dégénérative aussi douloureuse que fulgurante, appelée le "Mal d'Yssel", et qui ressemble fort à une sorte de malédiction ; mais nul n'en connait l'origine ou la cause. Cette brutale déchéance physique est pour certain la manifestation du châtiment céleste contre la partie elfique qui vit en eux. Beaucoup de "vieux" lunarels se suicident dès qu'ils ressentent les premiers symptômes. Le Mal d'Yssel brûle les lunarels de l'intérieur, noircit leur peau et leurs yeux, et les tue lentement à coup d’hémorragies internes. Il peut cependant être écarté si deux lunarels sains conçoivent et élèvent un enfant. L'énergie d'amour qui circule entre les membres de cette famille est le seul "vaccin" contre cette terrible agonie. Mais partout sur le continent d'Adir, il est formellement interdit aux lunarels de se reproduire, car l'on craint que les elfes renaissent à travers leurs descendants. Car ce n'est un secret pour aucun sage : la réincarnation n'est pas un tabou ni une croyance chez les elfes : c'est leur meilleure arme contre l'Humanité ! Jusque récemment dans l'histoire du royaume d'Abhorn, les lunarels coupables de procréation étaient tués avec leur enfant par noyade ; cette pratique a été interdite par la reine Clayre III de Clayroy (grand-mère des altesses Haert, Saulen et Elvire) sous peine de pendre les seigneurs et les justiciables qui autorisaient ces exécutions. Cependant, suite aux accords de paix avec Srat's en 1315, la Ligue d'Argent traque légalement les enfants de lunarels dans toutes les régions d'Adir et les tue sans pitié. Les lunarels dits de la "deuxième génération" sont encore plus puissants que leurs parents ; leur longévité s'accroît et ils ne sont pas atteints par le Mal d'Yssel. Les gènes et les pouvoirs elfiques sont plus marqués chez eux : le bleuté de leur peau disparait au profit d'un léger hâle doré et leurs iris perdent leur couleur argentée. Ils sont facilement reconnaissables et font des proies de choix pour les redoutables guerriers-inquisiteurs.

    Au royaume d'Abhorn, comme dans les principautés de Srat's, les lunarels n'ont pas le droit de posséder une maison, ou un terrain. Ils doivent être associés avec un humain pour toute activité professionnelle. Ils ne peuvent pas se marier, ni avoir d'enfants. Ils ne peuvent pas hériter de leur famille, ni même transmettre leur héritage, sauf à un autre humain ou à l'Etat. La loi autorise les maris à avoir une seconde épouse uniquement si celle-ci est lunarelle. De nombreux veufs ou veuves avec enfants se remarient avec des lunarels pour ne pas introduire dans le couple de nouveaux héritiers et ne pas léser ainsi les orphelins. Le personnage de Saerra Sollar est destiné, au début du tome1, à une telle vie de substitue. 
    En règle générale, en l'an 1423, quand commence la saga des Pèlerins d'Yssel, les lunarels vivent mieux que leurs prédécesseurs, malgré les lois qui les contraignent. Cela fait un siècle qu'ils n'ont pas été victimes de grands massacres. Ils sont toujours victimes d'inégalités et de racisme, mais grâce à leurs talents, ils peuvent acquérir des places de choix dans la société. Les duchés du royaume d'Abhorn ne sont pas tous égaux face au "cas lunarel". Le duc du Mérowar, par exemple, pratique des chasse à cour de lunarels, auxquelles il prend un grand plaisir, et ce malgré les nombreuses amendes qu'il doit payer à la Couronne pour ses crimes. 
     L'Etat est en effet soucieux de protéger tous ses citoyens, et notamment les lunarels. De nombreux enfants du peuple d'Yssel sont rejetés à leur naissance par leur famille. Recueillis par la Couronne et l'Eglise, ils entrent alors dans la caste des "Mal-nés". Voici ce que nous dit la princesse Elvire à ce sujet :
Inspiration pour le général de Jais
Karesh Asharam

     "La loi d’Abhorn disposait qu’un enfant né sans que son père soit présent dans la maison au moment de l’accouchement soit considéré comme pupille du royaume. Selon des quotas, il était alors confié au service du roi ou à celui de l’Eglise. Pendant un an, le père du bébé – s’il y en avait un – pouvait faire valoir ses droits et devait racheter l’enfant à son tuteur : le roi ou le grand-prêtre d’Yssel. La somme d’argent était proportionnelle au délai que le père avait mis pour se faire connaître de l’administration. La loi d’Abhorn considérait que la mère d’un enfant était sa génitrice et que le père était l’homme qui l’élevait. Si aucun père ne venait réclamer l’enfant, celui-ci était élevé par dans les collèges laïcs ou religieux où il recevait une excellente éducation. Les institutions cultivaient l’obéissance et le mérite, et les réfractaires étaient rejetés dans les mines ; exploités par les elfes, les humains avaient du mal avec le mot « esclavage » mais ils agissaient tout comme. Chez ceux qui acceptaient leur sort et raflaient les examens, le royaume puisait ses clercs, ses fonctionnaires, ses officiers, etc.… Plus d’un fils de prostituée avait accédé aux plus hautes fonctions de l’Etat ou de l’Eglise sans que cela choque qui que ce soit. Mais une telle occupation avait un coût. Si les mal-nés étaient si prompts à s’engager au service de l’état ou du clergé, c’était parce que jusqu’à la fin de leur vie, ils devaient rembourser leur tuteur pour les avoir blanchis, nourris, logés et éduqués. Pour qu’ils se souviennent de leur condition et de leur dette, on tatouait le dos de leur main droite d'une marque de honte pour celui qui était au service de son tuteur, et plus tard à gauche, s’il y avait lieu, d'une marque de distinction pour celui qui avait retrouvé sa liberté. Le général Karesh était l’un de ces enfants élevés par le roi ; il avait acquis ses diplômes au collège royal de Castelclayr. Devenu général, il avait automatiquement obtenu l’annulation du reste de sa dette. Devenir maître-Mort exemptait aussi de l’impôt."
    Les Mal-Nés sont donc bien traités dans les Collèges et parfaitement éduqués, mieux que des citoyens ordinaires. Du fait de leur longévité et de leur résistance, les lunarels remboursent plus facilement leur dette à leur bienfaiteur, par rapport aux humains. Grâce à cela, beaucoup de fonctionnaires du royaume (collecteurs d'impôts, superviseurs des mines royales, juges et magistrats, professeurs et intellectuels, sénéchaux du roi, etc...) et d'officiers de l'armée sont des lunarels. Comme ils restent plus longtemps en poste que les humains, ils garantissent une certaine stabilité aux institutions. De même, on retrouve aussi beaucoup de membres du Peuple d'Yssel au service de l'Eglise. Les lunarels ont un lien particulier avec les étoiles et les forces surnaturelles ; nombreux s'engagent alors dans la prêtrise ou la vie monastique. On peut ainsi citer le personnage d'Iarra, prêtresse de la sainte étoile Esrel, officiant à Nid-de-Fort, et qui a une grande autorité dans cette région. 


Inspiration pour Argân,
Protecteur de Fort-Dragonil
.
    En Outre-Ezar, aux confins orientaux du royaume d'Abhorn, existe l'ordre des Protecteurs. Chaque fort se doit d'avoir un Protecteur pour le protéger pendant la nuit des assauts des Silths, ou pour maintenir la communauté en bon terme avec les Priants alentours. Les rares Protecteurs et leurs apprentis qui sont doués de télépathie peuvent communiquer entre eux et aider l'Outre-Ezar à mieux se défendre contre ses ennemis. A cause de cela, les lunarels ont été les premières cibles du sauvage peuple des Pyctes, pendant leur sanglant soulèvement en 1413 ; nombreux ont été les Protecteurs assassinés et enlevés. Beaucoup de savoirs anciens et de figures charismatiques bienveillantes ont été perdus pendant la guerre, jusqu'à ce que Dame Moéva et ses Dames d'Yssel mettent y mettent un terme.

     Une solide éducation et l'octroi de postes à responsabilités aux lunarels est un cadeau à double tranchant. Éclairés et reconnus, voire indispensables au bon fonctionnement des institutions, ceux-ci veulent plus de droits et surtout plus de pouvoirs. Les lunarels porteurs de revendications entrent en opposition avec les autorités (qui les protégeaient tant qu'ils respectaient les règles et se satisfaisaient du carcan dans leqeul on les confinait). Avides de liberté, les lunarels passent alors pour des ingrats et des orgueilleux ; l'étau des injustices et du racisme se resserre d'autan plus sur eux. La peur et la haine grandissent dans les deux camps. Inévitablement, une grande révolte couve en royaume d'Abhorn. Elle est menée par les opprimés mais surtout par la classe moyenne qui souhaite s'enrichir, vivre et aimer librement. La majorité des lunarels en a assez d'être considérée comme une menace ; ils veulent prouver, avec bonne volonté et naïveté, qu'ils peuvent être un grand peuple à l'égal des humains. Le peuple d'Yssel est en quête d'identité. Mais pour cela, hélas, ses memebres se rassemblent et complotent dans l'ombre. Viendra bientôt le temps où ils sortiront en pleine lumière pour conquérir leur place dans le monde !
     Pour maintenir une cohésion entre eux et pour marquer leur opposition avec les humains, des lunarels se tournent vers la religion proscrite des elfes, adorateurs d'El, le soleil. Plusieurs petites sectes, dites "elfésiennes" émergent secrètement, notamment dans les grandes villes telles que Castelclayr ou Calibe. Les différentes entités rebelles disséminées dans tout le royaume d'Abhorn se cherchent des représentants, mais aussi peut-être un leader commun : un roi, ou une reine, un meneur qui saurait faire jeu égal avec le redoutable prince-servant Haert de Clayroy.
    Bien évidemment, tous les lunarels ne sont pas des rebelles, de même que tous les humains ne les haïssent pas. Des lunarels et des humains œuvrent ouvertement, de concert, pour que les deux espèces vivent dans la concorde au sein du même royaume. Ils sont hélas rares et peu écoutés. Le prince Saulen est notamment un ardent défenseur de la cause lunarelle et un passionné de l'histoire et des arts elfiques. 
 
    Le destin des lunarels ne semble pas écrit, mais l'on redoute qu'il s'écrive avec le sang des elfes, au rythme des hurlements de vengeances des esprits dorés. Quel chemin la race lunarelle devrait-elle suivre alors ? Comme le dit si bien le seigneur lunarel Zéphrym d'Yon, ami et suivant du prince Saulen de Clayroy : "Les lunarels sont nés de l’union des elfes et des humains. Leurs deux héritages coulent dans nos veines. Parce que cela nous arrange, nous ne devons pas privilégier l’un ou l’autre de ces deux aspects. Combattre les humains serait nous trahir. Exacerber notre lien aux elfes serait nous diminuer." La solution pour le peuple lunarel serait peut-être de trouver sa propre voie, ni humaine, ni elfiques, mais la voie de Luna'h ! la Lumière ! 


     J'espère que cet article vous aura plu. Merci pour votre lecture, et pardonnez-moi pour la longueur ^^
     A très bientôt au royaume des Pèlerins d'Yssel !



Quelques dates de l'histoire des lunarels, cinquième Ere (Ere d'Yssel ou des Hommes) :


405 : Mort du dernier elfe à Calibe.
1000 : Date des premières naissances lunarelles. Cas très rares et isolés. Enfants et famille mis à mort systématiquement. 
1125 : Grande vague de naissances lunarelles. 
1162 : Lois de restrictions sur les Lunarels, ce qui était moral entre au domaine légal. Création de la caste des Mal-Nés pour encadrer les enfants lunarels abandonnés, très vite étendue aux enfants humains.
1163 : Création du royaume utopique lunarel sur l'île-cité d'Adarenthar, aux large des côtes sratienne. 
1273 : Cataclysme. Chute d’Adarenthar, engloutie par les eaux. Création de la Ligue d'Argent. 
1280 :  La ligue d'Argent entre au royaume d'Abhorn et le massacre des lunarels s'étend même à ceux de la première génération. 
1282 : Ordonnance sur le massacre des Lunarels. Résistance de la ville de Lunel. Les lunarels réfugiés dans le temple n’échappent pas au massacre, mais leur martyr fait cesser les exactions partout dans le royaume.
1302 : Printemps, soulèvement des rebelles appelées les Nohrims. Automne, génocide de Strantiel contre les Nohrims.
1309 : Mort du Prince-Servant Tancred II au combat, tué par un assassin lunarel. Début d'une nouvelle grande purge à travers tout Abhorn.
1315 : Fin des massacres lunarels sous le règne de Clayre II de Clayroy, dite La Forte. Paix avec Srat’s et uniformisation des lois entre les deux royaumes. Ratification des accords sur les conditions d'intervention de la Ligue d'Argent en territoire étranger.

vendredi 17 avril 2015

Les elfes d'Adir : chroniques d'un peuple disparu


    Mes elfes sont inspirés de Tolkien, des Forgotten Realms et de Warhammer. Avant tout, je ne souhaitais pas tomber dans le manichéisme, et créer d'un côté une race de "bons" elfes et de l'autre une race de "mauvais". Il n'y a pas non plus de peuples différenciés tels que les "Elfes des Bois" ou les "Elfes lunaires". Les elfes d'Adir étaient gouvernés par des princes, et les nombreuses cités-état se querellaient sans cesse entre elles. 
    Fidèles à l'imaginaire de la fantasy, mes elfes sont beaux, grands, athlétiques, gracieux, ont de délicates oreilles pointues, et possèdent la jeunesse éternelle. Je leur ai aussi rajouté des canines légèrement plus proéminentes et effilées, pour taquiner un ami qui s'étonnait qu'il n'y ait pas de vampires dans cet univers. L'or jaune est leur couleur emblématique. Mes elfes envoûtent tous les êtres qui les contemplent. Ils sont autant doués d'une sensualité à fleur de peau que d'un intellect très aiguisé. Ils sont dotés de pouvoirs psychiques. Ils ont une maitrise parfaite des arts, des arts martiaux et magiques.
    J'ai créé une société elfique complexe, une civilisation grandiose dont les aléas s'écoulent sur des millénaires au fil de cinq grands Ages. Au commencement de l'histoire des Pèlerins d'Yssel, en 1423 après l’Ascension d'Yssel, il n'y a plus aucun elfe vivant sur Adir ; tous ont été exterminés par les humains qu'ils pensaient pouvoir maintenir éternellement en esclavage. Cependant, les anciens maîtres du monde ont laissé une trace, un cicatrice profonde dans l'histoire, dans l'environnement et dans la mémoire collective des hommes. Depuis l'Au-delà où elles ne peuvent trouver le repos, les âmes maudites des elfes attendent que sonne l'heure de leur vengeance !

     Convaincus de leur supériorité sur les autres races, curieux de tous les savoirs, conquérants et voyageurs dans tous les domaines, les elfes d'Adir sont obsédés par l'idée de perfection et par la défense de leur l'honneur. Comment ne pas se montrer excessif lorsque l'on possède autant de dons fabuleux ? Les elfes d'Adir sont restés dans la mémoire des hommes comme des êtres orgueilleux, manipulateurs, condescendants envers les autres races et impitoyables envers leurs ennemis. Ils pouvaient se montrer imprévisibles, brutaux, avides, pervers, fanatiques. On raconte que, du temps des empereurs-dragons, par exemple, les intrigues de la Cour étaient plus meurtrières que les champs de batailles. La promptitude des nobles elfes à réclamer vengeance et à faire couler le sang contraste avec leur apparence mirifique. Mes elfes sont des anges déchus qui surplombent le monde des hommes de leur regard froid et calculateur. Certains d'entre eux ont laissé une trace obscure et sanglante dans la mémoire du monde : Khalilia, la reine nécromancienne, ou plus terrifiant encore : le Champion des Elfes.

    D'autres elfes, vertueux quant à eux, sont devenus des saints. Au cours de leur illumination, leur âme est devenue une étoile qui brille de mille feux au firmament. Ils veillent sur le monde et exaucent parfois les prières de leurs adorateurs. Yssel figure parmi ces élus ; son rayonnement a changé l'équilibre du monde, permettant ainsi aux humains de s'émanciper.
    Parangon de noblesse et de sagesse de son vivant, le grand roi Callios est devenu l'étoile de la Mort, avant de déchoir inexplicablement. Il a été le dernier des vrais immortels, révéré pour avoir connu El (l'étoile solaire) de son vivant. Retranché dans les montagnes de l'Anogard, il a vécu loin des déchirements de la civilisation elfique. Faisant preuve d'une ouverture d'esprit et d'une bienveillance exceptionnelle, il a ouvert les portes de son royaume aux hommes, et il a épousé une humaine prénommée Vivianne. Aujourd'hui, Callios erre toujours à la surface du monde, sous la forme d'un Silth, le regard tourné vers la lumière d'Yssel qui faiblit.

   Le personnage de Thranduil, dans le deuxième volet du Hobbit 2 : la désolation de Smaug, est tout à fait dans l'esprit de mes propres seigneurs elfes : séduisant, inquiétant, et tout en clair-obscur. Un autre prince elfe que je trouve particulièrement réussi au cinéma est le prince Nuada, dans les Légions d'or Maudites, Hellboy 2. On peut aussi citer dans la littérature fantastique le magnifique et tragique Elric qui a peut-être servi d'inspiration à l'ennemi de Hellboy.


Le seigneur Thranduil

Voici un petit résumé des Âges elfiques :

   L'Âge des Ténèbres, l'Ere des Fânes : Les elfes sont apparus mystérieusement sur le monde d'Adir. Avant leur "arrivée", la terre était plongée dans les ténèbres et sa surface était invivable, irrespirable. Ils furent contraints de se replier dans les profondeurs. Les Fânes, peuple cavernicole - dont on a tout oublié, sauf leur nom - y régnaient en maîtres. Mais ils accueillirent chaleureusement les elfes. Puis El trouva l'Illumination et devint l'astre solaire. Son rayonnement modifia la nature du monde et permit aux elfes de "sortir de terre" et de prospérer.

   L'Âge d'Or (premier âge elfique) : El fit de la terre un immense jardin luxuriant et les elfes vécurent en paix pendant des centaines d'années, à s'occuper de cet Eden lumineux. De nombreux elfes firent leur Ascension, et couvrirent le ciel nocturne d'étoiles cristallines. La nuit se remplit de leurs voix divines. Puis, il y eut les premières naissances. Et l'on se rendit compte avec horreur que ces enfants chéris n'avaient pas hérités de la grâce de leurs ancêtres : ils n'étaient pas immortels.

  Le Deuxième Âge (durée : 10500 ans, environs) : frappés par le spectre de la mortalité et de la douleur physique, les elfes commencèrent à décompter le temps et à rendre un culte fervent à El, dans l'espoir qu'il mette fin à cette cruelle injustice. Un temple lui fut élevé à Sabharkand. Les Fânes, accusés de trahison et d'occultisme, furent massacrés jusqu'aux derniers et leurs cités abritèrent leurs vainqueurs. Au tout début de cet Âge, les elfes de la deuxième génération vouaient un tel culte à El qu'ils vivaient sous terre. Seuls les prêtres et les elfes originels avaient le droit d'admirer l'éclat du soleil et de vivre à la surface. La terre était un jardin divin dont il fallait prendre grand soin pour qu'El ne prenne jamais déplaisir à la contempler. L'elfe non consacré ne pouvait admirer El et son royaume que lors de deux grands événements : le jour de son passage à la vie adulte, autour de son centième anniversaire, puis le jour de son mariage. A sa mort, un elfe devait être incinéré à l'heure du zénith ou étendu dans un cercueil de verre magique ; les parias étaient enterrés face contre terre.
   Le temps passa, apportant son lot d'évolutions sociales. Les nobles grappillèrent toujours plus de temps passé à la surface. Des palais furent construits aux abords des temples pour accueillir une population croissante de privilégiés désirant vivre en plein lumière. Lorsque les elfes quittèrent définitivement les entrailles de la terre, celles-ci devinrent un lieu maudit et tabou. Nommé "la Fâne-Mara", il servit de refuge ou d'exil mortel aux parjures, aux contestataires et aux criminels. 
La magie dorée des elfes.
    Spoliés de leurs prérogatives, les prêtres d'El cherchèrent à dominer leur propre race, plutôt qu'à œuvrer pour son Salut. Tandis que les voix discordantes des multiples dogmes s'élevèrent, les elfes se divisèrent autour des figures charismatiques de leurs chefs religieux ; la nation elfique éclata en plusieurs royaumes qui s'affrontèrent des millénaires durant. Tourmentée par sa peur de la mort et par de nouvelles passions, la race elfique se déchira dans de vastes guerres fratricides et magiques. Le jardin merveilleux d'El tomba dans l'oubli. De nombreux elfes originels fuirent et disparurent. La reine Khalilia leva une immense armée de guerriers morts pour prendre le pouvoir sur toutes les autres cités princières. Elle fut défaite par deux magiciennes jumelles nommées les Llawynynes. Celles-ci, apprenties de Callios, créèrent la Vallée Secrète et empêchèrent ainsi les morts d'être rappelés de l'Au-delà (à lire : l'article sur la Vallée Secrète).


Inspiration pour cités elfiques


   Le Troisième Âge, le règne des empereurs-dragons : ce fut un court âge d'or de 5000 ans à peine. Un empire fut fondé sous le triumvirat de trois grands princes, dont Callios. Autour du deuxième millénaire, le seigneur Ank'Sunen tua un dragon et s'appropria ses pouvoirs, devenant ainsi le premier empereur-dragon. Trois souverains lui succédèrent après son abdication, maintenant la race elfique dans la paix et menant leur civilisation à leur apogée. Mais des dissensions éclatèrent avec les Médusiens, qui protégeaient les derniers grands reptiles ailés. Eldérior, le troisième empereur-dragon fut trahi par son demi-frère Edelith. Ank'Sunen sortit de sa retraite magique pour le venger. Une guerre fratricide éclata, si violente qu'elle acheva de détruire le berceau originel des elfes. Le Pèlerin, démon vengeur de l'Au-delà, et sa cohortes d'âmes damnées, fit sa première apparition. Il se libéra de la Vallée Secrète et menaça de faire basculer le monde dans de nouveaux ténèbres. Mais Ank'Sunen vint à sa rencontre et le vainquit. Blessé, le premier empereur-dragon disparut ; nul n'entendit plus parler de lui.

   Le Quatrième Âge (durée : 7500 ans, environs) : Les elfes survivants quittèrent leurs terres souillées par les guerres magiques pour trouver refuge dans une enclave située au nord de l'empire méduséen. Callios s'installa dans une contrée montagneuses qu'il nomma "Anogard". D'autres princes fondèrent des cités-états, telles que Beth'léïm et Cassiophrée. Un nouvel empereur-dragon, Théry-El, monta sur le trône après avoir vaincu un dragon noir. Tandis qu'ils prenaient possession de leurs nouvelles terres, les elfes furent confrontés à une nouvelle race primitive et cavernicole : les humains. Ceux-ci ne tardèrent pas à être capturés et réduits en esclavage. Les elfes les utilisèrent dans leurs mines et pratiquèrent sur eux une forme d'eugénisme pour obtenir les spécimens les plus résistants, mais aussi les plus dociles. Certaines cités sur le déclin consommèrent même des humains pour pallier leur manque de nourriture. Les rares humains restés libres se réunirent au cirque naturel de Saème et fondèrent la nation des Pyctes. Le Quatrième Age vit renaître les guerres entre principautés elfiques. Les empereurs-dragons se succédèrent, impuissants à pacifier les princes belliqueux. De grands héros naquirent, telle que la puissante sorcière Cixie, sa grande rivale Saer'hra Elynda, ou encore la douce et bienveillante Yssel.


Le prince Nuada
   Le Cinquième Âge, l'Ere des Hommes : Suite à l'Ascension d'Yssel, le rayonnement de El perdit de sa puissance. L'aura des prêtres se ternit. La légitimité des princes faiblit. Les pouvoirs psychiques et magiques des elfes n'eurent plus d'effet sur les humains. Après 7000 ans de servitude, cloitrés dans l'ombre et les dangers des mines, ceux-ci se rebellèrent enfin ! Castelclayr fut fondée par les premiers humains libres. La reine Sans-Nom, première dame de la lignée des Clayroy, y fut couronnée. Ce fut le temps où de légendaires héros s'affrontèrent : la Dame d'Ezar, le Champion des Elfes, les généraux Morandys et Péliador, et bien sûr, le Dernier Roi légitime du peuple d'El.
     Je vous invite à découvrir le récit de cette époque fantastique au cours de votre lecture des Pèlerins d'Yssel ! Vous trouverez aussi dans le lexique, situé à la fin du roman, toutes les informations sur les personnages et l'histoire du monde d'Adir.

    Magnifiques et tragiques, tels sont les elfes d'Adir. Plus haut ils voulurent s'élever, et plus cruellement leur race s'éteignit. Les seigneurs millénaires du monde devinrent esclaves et parias en quelques décennies à peine. Le sort réservé aux demi-elfes fut pire encore. Illyhr, le tout dernier elfe, mourut en l'an 405, la tête tranchée sur le billot de la cité de Calibe.


     Aujourd'hui, il ne reste des elfes que des spectres dorés, mus par la colère et la haine, qui hantent les ruines de leurs cités abandonnées. Tourmentés par l'extinction de leur race, gémissant sur leur gloire passée, et hurlant vengeance par delà les siècles, ces âmes damnées agressent quiconque a le malheur de les rencontrer. Elles dévorent l'esprit de leurs victimes et les rendent folles jusqu'à la mort. Malgré cette menace, il n'est pas rare que des chasseurs de reliques ou de savoirs anciens bravent l'ire des âmes elfiques. Jusqu'à ce jour, aucun n'en a réchappé. Ainsi, les esprits vengeurs des elfes préservent intact les trésors et les secrets de leur grandiose civilisation. Ils n'ont qu'un désir : reconquérir leurs terres et leur puissance d'antan ! Leur malédiction empoisonne la nature, engendrant alors des aberrations tout aussi cruelles et assoiffées de sang qu'eux (à lire : l'article sur les esprits maudits).
   Les elfes hantent même les rêves de leurs descendants, les lunarels. Certains prétendent qu'ils préparent leur grand retour à travers leurs héritiers...


   Je vous remercie pour votre lecture. J'espère vous avoir donné le goût d'en lire davantage, et notamment de vous plonger dans les Pèlerins d'Yssel.
   A très bientôt.


Inspiration pour ruines elfiques

dimanche 8 février 2015

Les Pèlerins d'Yssel : une saga de Fantasy épique !

  L'écriture des Pèlerins d'Yssel a été initiée en 2007, pour se concrétiser avec la publication du premier tome en Novembre 2012, puis du deuxième en Décembre 2013, et enfin par leur réédition en 2015 aux éditions La Bourdonnaye. Ce travail s'est effectué sur plusieurs années, en parallèle avec mes études de psychologie clinique et mon travail d'Assistante d’Éducation à plein temps dans un lycée/internat (d'où la longue durée d'élaboration et de rédaction). Nécessairement, cette œuvre a vécu et mûri en même temps que son auteur, et la suite continuera de le faire, car 8 à 10 tomes sont prévus.
      
   Deux facteurs ont initié les premières rêveries qui allaient donner naissance aux Pèlerins d'Yssel : la lecture du premier tome de l'Assassin Royal de Robin Hoob et l'écoute du générique de la série policière Cold Case : Nara de ES Posthumus. La mélancolie de ces deux éléments est entrée en résonance avec mon âme et mon cœur, et ceux-ci ont commencer à se murmurer l'un à l'autre des histoires de voyage, de pèlerinage dans d'infinis paysages. Une ombre est apparue, le Pèlerin est né. Mais quelle était l'histoire de ce spectre ténébreux et silencieux, de cette silhouette lancinante qui hantait toutes mes visions ? D'où venait-il et quel était son but ? J'ai interrompu ma lecture et je me suis détachée de l'univers de Robin Hoob.


  Des profondeurs de mon imaginaire, une nouvelle voie s'est ouverte. Le Pèlerin s'est libéré, guidé par d'autres musiques, notamment l'excellente Gardians at the Gate d'Audiomachine, qui orne le trailer épique du film non moins mythique Avatar.


   Menant les combats qui valsaient derrière mes paupières, Moéva est née, guerrière illustre, implacable, mais à bout de souffle. Suivant de près son ombre fatiguée, la jeune princesse Elvire est apparue. Chacune de ces femmes fait pendant à l'autre : Moéva cherche le repos après une vie jalonnée de pertes et de batailles, Elvire, tourmentée par ses émois d'adolescente, tente de trouver sa place dans l'univers fermé du palais de Castelclayr. Toutes les deux, tiraillées par leurs pulsions de Vie et de Mort, se démènent du mieux qu'elles peuvent dans un environnement hostile et froid. Moéva et Elvire sont chacune l'incarnation de mes voix intérieures, le plus souvent de mes douleurs et de mes peurs. La jeune fille que j'ai été et la femme qu'il me craint d'être prennent vie à travers elles.
   Fin 2007, donc, j'ai commencé le plan et la rédaction des Pèlerins d'Yssel, et une foule d'autres personnages se sont révélés avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs doutes, leurs espoirs, leurs caprices et leur caractère bien à eux ! Le roman a pris une ampleur inespérée : le monde d'Adir a émergé, s'est déployé et continue toujours de m'émerveiller, le plus souvent accompagné par les fabuleuses réalisations du compositeur Hans Zimmer.  

    Les Pèlerins d'Yssel appartient au genre littéraire de l'Heroic Fantasy.
  Cette saga est d’abord une fresque épique dans laquelle des destinées héroïques combattent, s’aiment ou se déchirent dans un cadre grandiose. C’est ensuite une intrigue riche au suspens  trépidant ; mariant la surprise à l’émotion, j’apporte un soin particulier à tenir le lecteur en haleine à chaque page tournée. Enfin cette œuvre s’articule autour des thématiques de la perte, du lien, et du sens que l’on peut donner à la Vie et à la Mort ; ces réflexions sur le sens de la vie, des rapports entre êtres humains et de la spiritualité permettent de donner à mon univers une rare profondeur. J'espère faire rêver le lecteur en décrivant à la fois la beauté et la fragilité du monde, la couleur des sentiments et l'essence des hommes.
  L’histoire nous immerge dans un monde construit, complexe, sensuel et fabuleux, mais qui menace aussi de vaciller dans le Néant. Embarqués dans une véritable course contre la fin des temps, les personnages devront puiser en eux le courage et les forces nécessaires pour sauver les êtres qui leur sont chers ou survivre à leur disparition.
   Psychologie, philosophie, spiritualité, érotisme et ésotérisme agrémentent délicieusement cet univers très inspiré par la mythologie antique et la fantasy anglo-saxonne, sans compter les quelques influences médiévales, gothiques et steampunk. Cette œuvre est véritablement mon miroir intérieur : profondément humaine et passionnée !

    Les 2 premiers tomes des Pèlerins d'Yssel ont été édités en auto-édition sur Amazon, en 2012 et 2013. Voici leur couverture réalisée par Clémence de Chambrun :



   La qualité et la nature de mon œuvre ont attiré l'attention de La Bourdonnaye, maison d'édition basée sur Paris. Les Pèlerins d'Yssel ont donc été réédités à partir de 2015, disponibles cette fois-ci chez tous les libraires en formats numérique et broché.
     
  Un lexique des personnage et carte géographique du monde d'Adir sont intégrés à chaque ouvrage.
  La carte géographique est aussi disponible là !
  Vous trouverez ici l'article réunissant les critiques des lecteurs postées sur Amazon et Babelio.

    
   Voici les titres actuellement disponibles cette saga de medieval fantasy :


 


  






   Je vous remercie pour votre lecture. J'espère vous avoir fait rêver et donner le goût de me lire. 
   A très bientôt !